Jean Bouise, un héros très discret

Jean Bouise a été un second rôle de premier ordre au cinéma, capable de tout jouer. Il était aussi un tout premier rôle au théâtre. 

Natif du Hâvre, issu d'une famille modeste, et d'abord diplômé de l'Ecole Supérieure de chimie, celui qui ne se destinait pas le moins du monde à faire l'acteur s'est retrouvé presque par hasard dans un stage de théâtre animé par le tout jeune Planchon, en 1950, alors qu'il n'avait que 21 ans.

Engagé dès le début dans l'aventure collective du Petit Théâtre de la Comédie, tout près de la place Bellecour, à Lyon, Jean Bouise était non seulement comédien, mais aussi accessoiriste ou décorateur. Au fil des années Jean Bouise devient le piliercentral du théâtre, il y interprète des grands classiques du répertoire français (notamment Georges Dandin, Le Tartuffe) mais aussi Shakespeare. 

Il joue son premier rôle au cinéma en 1962,  lorsque le dramaturge Armand Gatti fait appel à lui pour un film. Il a alors 10 ans d'expérience en tant que comédien de théâtre. Il  joue dans le film de Gatti un dictateur en herbe, l'amiral Anastasio, qu'il incarne avec profondeur.  

Il se verra alors confier de nombreux rôles. Acteur protéiforme, il jouera aussi bien les salauds tels que l'inspecteur Boulard dans Dupont Lajoie d'Yves Boisset que les personnages légers, comiques comme le capitaine Haddock dans Tintin et les oranges bleues en 1964. Mais également les personnages de "Français moyens", ni vraiment repoussants ou particulièrement grandioses, mais auxquels on s'attache pour leur humanité. On pense aux personnages qu'il a pu jouer sur la fin de sa carrière ou au cordonnier libertaire de La vieille dame indigne, de René allio.