Le jeune noir à l'épée © Fabien Costes
Inédit

Le jeune noir à l'épée : Abd al Malik à l'Opéra Comique

Mardi 06 Avril 2021 à 00.15

Le spectacle créé et ovationné lors de ses premières représentations à l’auditorium du musée d’Orsay est aujourd’hui mis en images à l'Opéra Comique.

 

Le spectacle: 

« J’ai dix-neuf ans et je suis Noir. Ceux qui ont l’oeil du coeur ouvert, savent bien que la couleur n’est qu’un jeu de lumière. Une réfraction qui a eu lieu à un moment plus ou moins précis de notre histoire collective. Et cette réfraction a pris corps. »

En découvrant le tableau Jeune Noir à l’épée peint par Puvis de Chavannes, Abd Al Malik a éprouvé quelque chose de l’ordre d’une révélation. Sous son regard, le portrait est devenu le sujet d’un poème contemporain. Pour lui, ce jeune Noir n’est plus un personnage du XIXe siècle, il sort tout juste de prison et vit dans une cité-dortoir. C’est un homme en révolte, travaillé par sa relation conflictuelle à ses racines africaines et à la France. Son histoire est fractionnée, c’est une rébellion rythmée, slamée et chantée. Ce jeune Noir ressemble un peu, forcément, à Abd Al Malik ; ils partagent la même histoire, la même révolte, le même désir de « quitter la rue et la haine sans abandonner les siens ». Ou comment de la vision acérée d’une peinture du XIXe siècle naît une méditation poétique sur l’identité à l’ère de la mondialisation, à la croisée de Baudelaire et du Tout-Monde d’Édouard Glissant

Abd Al Malik se met dans la peau du jeune noir en puisant dans ses propres souvenirs d’enfance avec Strasbourg, dans ses racines congolaises avec Congo mon amour et dans la poésie et la littérature, faisant référence à Baudelaire, Renaud, Léo Ferré… Les ambiances qui se succèdent sur scène sont très différentes. Couleurs et formes électriques ou encore sculptures de Charles Cordier projetées sur l’écran, rap, hip-hop, slam, poésie… L’artiste pose sa voix sur un instrumental doux à base de piano avec Les gens du voyage, ou propose des sons plus solaires avec La Vida Negra (Aquarius) ou La Vie D’Ma Mère.

Ce spectacle a été créé et présenté au musée d’Orsay puis au Théâtre de la ville.  

Abd Al Malik: artiste prolifique et créatif

Rappeur, poète, romancier, essayiste, scénariste, metteur en scène, réalisateur, Abd Al Malik est un artiste aussi prolifique que créatif. Convaincu que l’art et l’éducation sont à la source de tout, il écrit contre l’obscurantisme et l’ignorance, pour la tolérance et la construction de passerelles entre les communautés et les générations. Pour ce spectacle, il a travaillé en étroite intelligence avec le chorégraphe, danseur er fondateur de la compagnie Mouvements Perpétuels, Salia Sanou.

« Jeune noir à l’épée est d’abord le titre donné à une peinture de Pierre Puvis de Chavannes qui m’a bouleversé lorsque j’ai pris connaissance des oeuvres de l’exposition Le Modèle Noir, de Géricault à Matisse au Musée d’Orsay. Et pour moi qui ambitionnait d’écrire un long poème, à ma manière, sur l’identité à l’ère de la mondialisation, à la croisée du langage poétique de Baudelaire et de la philosophie de Glissant, ce tableau fut une révélation. »

Abd Al Malik

 

Abd al Malik

 

Chorégraphe

Salia Sanou

 

Danseurs:

Akim Houssam, Vincent Latif, Bolewa Sabourin, Salomon Asaro

La Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique.

 

Réalisation

Julien Faustino

 

Directeur de la photographie

Vincent Goubet 

 

Production

Electron Libre

 

Direction de la culture et du spectacle vivant
Michel Field
Pascale Dopouridis
Hélène Peu du Vallon
Sonia Djallali 

 

Sabine Michel
Responsable projets et actions de communication Guadeloupe la 1ère