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25 NUANCES DE DOC

Happy Birthday M. Mograbi

Mardi 1er mai à 01h10

Avi Mograbi, réalisateur, est engagé pour faire un film sur les 50 ans de l'état d'Israël. Pendant le tournage, il se rend compte que deux autres anniversaires ont lieu en même temps : celui des 50 ans de la Nakba, la « catastrophe » pour les Palestiniens, et son propre anniversaire…

 

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Résumé :

Avi Mograbi, réalisateur de documentaire, est embauché par un producteur de télévision pour faire un film sur les célébrations du 50ème anniversaire d’Israël. Le producteur est très impliqué dans le projet et son humeur varie en conséquence. Quand la crise du chômage éclate, il se lave les mains du documentaire commémoratif et cherche à produire un film socialement engagé. L’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix amène le producteur à vouloir créer un film qui ramènera la paix au Moyen Orient. Pendant la nouvelle crise du Golfe, le producteur s’isole derrière des feuilles de polyéthylène, masque à gaz sur le visage. A ce moment-là, il n’est plus intéressé par aucun projet de film.

Dans le même temps, un producteur de films de l’Autorité Palestinienne rentre en contact avec Mograbi. Les palestiniens, eux-aussi, célèbrent un 50ème anniversaire : celui de la Nakba (catastrophe), la création du problème des réfugiés palestiniens. Il demande à Mograbi de l’aider à créer un film sur ce sujet. Il veut que le réalisateur tourne dans des lieux qui étaient palestiniens et qui sont désormais des colonies juives, depuis la guerre de 1948. Il souhaite uniquement des images des lieux, pas des événements ou d’interviews ; seulement des lieux, maisons, ruines, vestiges d’une vie perdue.

Le même réalisateur raconte sa propre histoire à la caméra, une histoire qui implique l’achat d’un terrain à la périphérie de la ville, avec l’intention d’y construire une petite maison pour améliorer sa qualité de vie, et réaliser son rêve israélien. Ce projet optimiste se transforme en cauchemar. Des questions de propriété du terrain amènent à la violence entre voisins. Mograbi développe une obsession d’auto-documentation. Des fragments d’images dont le tournage est supposément non-planifié se font un chemin dans le film et construisent un récit personnel, en apparence documentarisé.

Lors d’une interview à propos des célébrations du 50ème anniversaire, Mograbi découvre que cette année-là, son propre 40ème anniversaire et le 50ème anniversaire de l’Etat d’Israël (qui est célébré selon le calendrier hébreu), coïncident.

Les images qu’il tourne pour le projet palestinien deviennent une sorte de disruption dans le film. Les ruines de villages palestiniens envahissent le film comme les programmes pirates envahissent les chaînes légales. Les plans des maisons palestiniennes détruites, de celles transformées en maisons israéliennes, de colonies germent sur les ruines d’anciens villages – prennent le dessus de l’image alors que la bande-son raconte l’histoire de ces lieux.

Dans son dernier tiers, le film devient une confrontation, une querelle entre ces trois voies, ces trois narrations. Chacune d’entre elle tente de surpasser les autres et envahir l’écran. Une histoire peut prendre le dessus pendant une minute, puis une autre vient l’entraver et prendre sa place.

Le film se termine la veille du Jour de l’Indépendance d’Israël. Les habitants font la fête dans la rue. Les Palestiniens dans les Territoires Occupés commémorent Al Nakba – la catastrophe. Des feux d’artifice illuminent le ciel. Des manifestants palestiniens sont abattus par des soldats israéliens. Mograbi reste seul chez lui et finit le récit de ces trois histoires parallèles.

 

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Note d'intention du réalisateur :

 

En 1997, la date de mon anniversaire tombait deux jours avant le Jour de l’Indépendance d’Israël. J’étais à New York pour voir ma famille, et j’ai donc fêté mon anniversaire deux jours plus tard, le Jour de l’Indépendance. Cette coïncidence a fait mûrir dans mon esprit l’idée à l’origine du film « Happy birthday M. Mograbi ».

En 1998, Israël a célébré son 50ème anniversaire et j’ai décidé de célébrer mon propre anniversaire à la même date (bien qu’il ne tombait que 10 jours plus tard. Le Jour de l’Indépendance Israélien est calculé selon le calendrier hébreu, et n’est donc pas célébré à la même date chaque année).

L’idée de départ était de raconter deux histoires parallèles. La première concernait la réalisation d’un documentaire suivant les célébrations du jubilée. La seconde abordait la crise existentielle du réalisateur faisant ce documentaire – moi – dont l’anniversaire coïncidait avec celui de cet état. Ces deux histoires étaient supposées fonctionner comme un dialogue, ou plutôt comme une confrontation, à l’écran.

Pendant plusieurs mois, j’ai jonglé avec cette idée, mais quelque chose me tracassait, et quand j’ai réalisé que ce que c’était, cela m’a paru évident. J’ai réalisé qu’on ne pouvait pas célébrer ces deux anniversaires sans en fêter un troisième – la Nakba – le 50ème anniversaire de l’exode palestinien.

Désormais, la troisième voie du scénario commençait à prendre forme. Dans cette trame de l’histoire, un producteur palestinien embauche le même réalisateur pour filmer des images pour un film palestinien sur la Nakba.

Le matériel qu’il tourne pour le projet palestinien prend la forme d’une sorte de disruption d’un film (le film final, celui que vous visionnez). Les images des ruines de villages palestiniens détruits envahissent le film comme les programmes pirates envahissent les chaînes légales. Les plans de maisons palestiniennes détruites, ruines d’anciens villages palestiniens, prennent le dessus de l’image sans avertissement, atteignant l’apogée du film sur le Jour de l’Indépendance d’Israël, la journée du souvenir de la Nakba et l’anniversaire du réalisateur des trois films.

J’ai essayé de faire un film composé de trois trames narratives différentes, qui découlent dans l’esprit d’un homme, le réalisateur des trois films. Cependant, les images ont ici plus de liberté que d’habitude. Elles accompagnent le scénario pendant un temps, puis en prennent le contrôle, et créent leur propre chronologie des événements. Le pauvre réalisateur doit se débrouiller avec les conséquences des nouvelles conjonctures que cela a créé.

 

- Avi Mograbi

 

 

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25 NUANCES DE DOC

France 2 est fière de proposer un nouvel espace documentaires : « 25 nuances de doc » ! Ce nouveau rendez-vous propose chaque mardi des films uniques, français, européens ou d’ailleurs, des films inédits ou encore anciens. Son ambition est de célébrer le cinéma documentaire, avec des œuvres singulières et fortes, pour donner à voir un monde tout en nuances.

 

25 nuances

 

Durée : 77'

 

Année : 1998

 

Réalisateur : Avi Mograbi

 

Producteur : Avi Mograbi

 

Production : Les Films d'Ici

 

Unité documentaires et magazines culturels France 2 :
Alexandre Marionneau

 

Directrice de l'unité documentaires et magazines culturels France 2 :
Catherine Alvaresse

 

Quartier impopulaire

 

Prix et vie en festivals

 

- Festival international du film de Berlin – Forum International

- Festival International du Film documentaire de Yamagata - Prix Runner Up

- Festival Doc-Aviv - Tel Aviv - Prix du meilleur réalisateur

- Festival du Film International de Hampton – Prix Conflit et résolution

- Festival du film de Ann Arbor – Prix du meilleur documentaire

- Festival international du Film – Split – Mention Spéciale Compétition internationale

- Judah Magnes Museum's Jewish Video Competition - Second Prix

- Festival International du Film Documentaire de Taïwan - Special Mention Spéciale

- Festival du Film documentaire, court-métrage, et l'animation de Mumbaï

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