Le Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision réunissant des journalistes, écrivains et des critiques de cinéma, a décerné ce lundi 30 janvier, à la Cinémathèque française, le prix du Meilleur documentaire français 2016 à la série documentaire régionale Nous, ouvriers (3 x 52') réalisée par Claire Feinstein et Gilles Perez et produite par 13 Productions avec les antennes régionales de France 3.
En 2016, cette série événement a bénéficié d'une programmation spéciale :
trois lundis consécutifs après le Soir 3.
Fresque historique en 3 volets, Nous, ouvriers revient sur les révolutions, les frustrations, les victoires et les échecs qui ont changé radicalement le visage du travailleur français. Pour cela, il faut partir ausculter les mémoires. Avec près d’une cinquantaine de familles, du Nord au Sud de la France, d’Est en Ouest, la série dresse le portrait de cette France ouvrière par ceux qui l’ont faite et continuent de la faire.
> Revoir la bande annonce avec Philippe Torreton ICI
Episode 1 : NOS MAINS ONT RECONSTRUIT LA FRANCE (1945-1963)
Dans sa première partie, le film décrit les années d’après-guerre. Les ouvriers sortent auréolés de leur engagement massif dans la Résistance, et la fierté d’appartenir à ce monde est grande. Dans l’inconscient collectif, l’ouvrier a le visage et la gouaille de Jean Gabin. Le travail en usine ou à la mine reste une réelle épreuve, mais les acquis du Front Populaire et les réformes sociales de 1945 laissent espérer aux ouvriers une amélioration de leurs conditions de vie.
Episode 2 : NOS RÊVES ONT FAÇONNÉ LA SOCIÉTÉ (1963 – 1983)
Au beau milieu des Trente Glorieuses, la France construit l’Europe en réformant son industrie. Les puits de mines sont progressivement abandonnés. La décentralisation industrielle, lancée dans les années soixante, est une aubaine pour certaines régions de l’Ouest et du Sud de l’Hexagone, mais marque le début du déclin des bassins industriels traditionnels. Au cœur de la Vème République gaulliste, les ouvriers doivent faire face à une nouvelle révolution industrielle. L’automatisation redessine sa place. Ces années-là parlent de progrès, de confort et de plein emploi. Mais les ouvriers de cette génération s’interrogent :
ne sont-ils que des machines à produire ?
Episode 3 : NOS COEURS BATTENT ENCORE (1983 à nos jours)
Ils y ont cru : un président de gauche devait forcément les protéger. La désillusion est terrible. Dès 1983, la fermeture des Hauts-Fourneaux, les restructurations dans l’automobile, les délocalisations, l’intérim, le chômage, la précarisation de la vie assomment les ouvriers. Celui qui a un emploi est un chanceux. Pour le conserver, il faut faire profil bas et endurer un rythme toujours plus soutenu. Les ouvriers qui, un temps, avaient espéré accéder aux classes moyennes, se retrouvent une nouvelle fois relégués en bas de l’échelle. La fierté d’appartenance à une classe laborieuse a disparu avec cet espoir déçu. Désormais, on ne se dit plus "ouvrier" mais "opérateur" ou "technicien". Sept millions de travailleurs sont ainsi "ouvriers" sans vraiment le savoir eux-mêmes.
Une série de Claire Feinstein et Gilles Perez
Commentaire de Philippe Torreton
Une coproduction France Télévisions, Histoire et 13 Productions
Avec le soutien du Centre national de la Cinématographie et de l’Image animée
du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue social, Délégation à l’information et à la communication
de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
de la Région Limousin
de la Région Poitou-Charentes
des Départements de la Charente-Maritime et de la Vienne
de la Région Lorraine
de la ville de Gennevilliers
et du CGET - Commission images de la diversité