Cette comédie de génie plonge au coeur d'une famille qui déraille : folie d'une mère toute puissante, filles sacrifiées, groupies hallucinées, stratagèmes, ruse et désarroi des hommes. La maison Chrysale est au bord de l'implosion ! Avec une précision et une drôlerie inégalées, Trissotin ou les Femmes Savantes décrit l’émancipation des femmes au sein d’une société patriarcale, et reste, encore à notre époque, à la fois une pièce extraordinaire sur le féminisme et les misogynies, une critique sociale intense et la photographie d’un désastre familial.
Dans la Maison Chrysale, l’atmosphère est chauffée à blanc. Les femmes y sont poussées dans des retranchements de folie extrême. Molière met en scène les impasses les plus drôles et les plus douloureuses de l’émancipation féminine et la terreur qu’elle inspire aux hommes !
Macha Makeïeff, nous régale dans une relecture inédite de ce chef-d’oeuvre, et fait entendre la violence inouïe des discours misogynes conçus comme autant de programmes pour les femmes. Ce pourrait être un vaudeville «seventies» teinté de psychédélisme si la toute-puissance maternelle ne s’avérait si destructrice.
Rêveries et détresse de ce monde déboussolé par le féminin…
Grande comédie de moeurs sur les dévoiements du bel esprit, satire de la préciosité extrémiste, dénonciation du pédantisme alors figure obligée des ouvrages engagés autour de la "nouvelle science", Trissotin ou les Femmes savantes est le titre donné à la pièce de 1672 par Molière dès la reprise du spectacle. C’est dire le rôle central du poète flagorneur et hypocrite.
Tremblements dans un huis clos bourgeois où une famille se déchire au nom du beau langage et de ses terribles impératifs. Les clans. Les discours misogynes et autres programmes domestiques pour les femmes. Impasses de l’émancipation. Haine du corps et délices du savoir comme libido, folies féminines envahissantes qui font vriller le confort bourgeois. Désarroi des hommes et terreur du féminin conquérant. Le bal des égoïsmes et des ridicules.
Manigances, complot familial, dot et dividendes, filles sacrifiées et rivales.
Chimères d’une mère hallucinée et toute-puissante sous l’emprise d’un pédant ridicule, séducteur dangereux, qui veut la place dans la maison. Critique de la
Cour et mépris social. Il faudra le stratagème d’un frère manipulateur, - fausses nouvelles, lettres inventées, pour dévoiler les noires intentions et dénoncer les
hypocrites… "Pourvu que je vous aie, il n’importe comment."
Note d’intention de Macha Makeïeff
" Et je veux nous venger, toutes tant que nous sommes, De cette indigne classe où nous rangent les hommes."
Jouer Les Femmes savantes c’est évidemment le plaisir de retrouver la langue et l’humeur de Molière, à qui il reste une année à vivre lorsqu’il interprète cette pièce quasi testamentaire. Un homme fatigué, trahi, admiré et détesté, - vie privée, vie publique - mais qui garde son insolence et son goût de la provocation des ordres établis, qui se rappelle Gassendi et les élans hédonistes de sa jeunesse au Collège de Clermont, refuse le sectarisme et les esprits étroits, et rit des travers d’une famille bourgeoise qui va sens dessus-dessous.
Plus que la misogynie, latente ou explicite que Molière fait entendre, c‘est cette terreur que provoque chez les hommes l’illimité du désir féminin qui m’a intriguée - ici désir de savoir, de science, de rêverie et de pouvoir - et plus encore le désarroi masculin qui en découle. Ici, les excès des femmes, chimère érotomane de la tante, folie sectaire de la mère et de la fille aînée, rébellion ardente de la cadette, insolence sauvage de la cuisinière, envahissent dangereusement et délicieusement l’espace domestique.
La maison Chrysale vrille. Les femmes de la maison se perdent dans les impasses d’une émancipation impuissante face à un mari dépassé et pleutre, un frère manipulateur, un amant hésitant et un intrus, parasite cynique et séducteur. Un vent de folie et de désastre souffle sur la maison.
Car il y a des complots, spéculations, petits intérêts à défendre du côté masculin. Membres de la famille pique-assiettes et installés dans la maison et séduisants prédateurs venus de l’extérieur, ils rivalisent pour tenir la place. Même l’amour ou ce qui en tient lieu est l’objet de calculs, de manipulations en tous genres.
Les hommes ne s’en sortent pas mieux que les femmes. Ils sont presque égaux en douleur, en impuissance, en confusion dans ce combat permanent qui pourrait facilement transformer en tragédie cette comédie au verbe fort et haut.
Un verbe qui ne s’arrête jamais et qui demande des interprètes virtuoses et hantés.
Dans cette maison hallucinée, seuls la ruse, la fiction, le mensonge, le stratagème, le rire, la musique et quelques artifices, - c’est-à-dire le théâtre et ses armes - viendront à bout de la folie et de ses tourbillons.
Dossier de presse en pièce jointe
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De Molière
Mise en scène, décor & costumes Macha Makeïeff
Avec
Louis-Do de Lencquesaing : Chrysale, bon bourgeois
Marie-Armelle Deguy : Philaminte, femme de Chrysale
Arthur Igual : Ariste, frère de Chrysale
Maud Wyler : Armande, fille de Chrysale
Vanessa Fonte : Henriette, fille de Chrysale
Geoffroy Rondeau : Trissotin, bel esprit
Thomas Morris : Bélise, sœur de Chrysale
Ivan Ludlow : Clitandre, amant d’Henriette
Atmen Kelif : Vadius, savant
Louise Rebillaud : Martine, servante de cuisine
Arthur Deschamps : L’épine, laquais
Pascal Ternisien : Le Notaire
Lumières Jean Bellorini assisté d’Olivier Tisseyre
Son Xavier Jacquot
Coiffures et maquillage Cécile Kretschmar assistée de Judith Scotto
Production La Criée Théâtre national de Marseille
Coproduction Festival des Nuits de Fourvière ; Théâtre Gérard Philipe, Centre Dramatique National de Saint-Denis ; Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre; Centre Dramatique Régional de Tours - Théâtre Olympia
Spectacle créé aux Nuits de Fourvière à Lyon en juin 2015
Contact presse théâtre La Criée
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dominiqueracle@agencedrc.com
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