Goldman, Balavoine, Berger « quand on est ensemble »

Goldman, Balavoine, Berger : « quand on est ensemble »

Ces trois auteurs-compositeurs-interprètes occupent, à tour de rôle, dès les années 80, le devant de la scène, enchaînant les succès : « l’Aziza », « Je te donne », « La groupie du pianiste », « Mon fils ma bataille », « Elle a fait un bébé toute seule », pour n’en citer que quelques uns. Leurs chansons en prise directe avec l’air du temps, témoignent de leurs convictions et de leurs espoirs. Mais aussi ceux de toute une génération en attente de changement incarné par François Mitterrand. 

Grâce à des archives, rares ou inédites, des chansons devenues des classiques et le témoignage de leurs proches, ce film inédit croise habilement la vie de ces trois anti-stars et nous fait découvrir sous un jour nouveau ces personnalités hors du commun.

En se mobilisant pour de grandes causes humanitaires, la famine en Afrique et la misère en France, Jean-Jacques Goldman, Daniel Balavoine et Michel Berger vont tisser des liens d’amitié, symbolisés par une photo d’amateur prise le 13 juillet 1985 à Wembley en Angleterre. Ce jour là ils assistent, bouleversés, au gigantesque concert caritatif en faveur de l’Ethiopie.

Déjà sensibilisés à cette cause avec Renaud et une trentaine d’artistes français, les trois chanteurs vont désormais s’investir sur le terrain.

Puis ce sera la grande aventure des Restos du Cœur de leur ami Coluche dont Daniel Balavoine est le parrain et pour lesquels Jean-Jacques Goldman a organisé pendant 30 ans, jusqu’en mai dernier, le spectacle des Enfoirés.

Est-ce l’époque qui favorise cette prise de conscience ou leur histoire personnelle et familiale qui les pousse ainsi à se mobiliser ? Peut-être un peu des deux, bien qu’ils soient issus de milieux différents.

Une admiration réciproque liaient le secret Jean-Jacques Goldman, l’impulsif Daniel Balavoine et le pudique Michel Berger. Ils partageaient une même vision de la vie et de leur métier, veillant jalousement sur leur vie privée, sur leurs bonheurs et leurs malheurs. C’est naturellement en chansons, et non par de longs discours, qu’ils se rendront hommage lorsque la mort frappera ce groupe d’amis prématurément.

Par delà la musique et l’émotion suscitée par ce film, cette plongée dans les années 80 est sidérante dans le parallèle avec notre époque, ses violences et ses catastrophes humanitaires.

Comme le chantait Michel Berger :

"Il y a tant de gens qui ont la haine au cœur
Qui veulent détruire ce qu'on a de meilleur
en nous, et qui ont peur de tout
Qu'on nous accuse de bons sentiments, on s'en fout
On est toujours vivant, toujours debout
Qu'on nous accuse, qu'on nous accuse de tout
Quand on est ensemble
On se sert si fort, que nos mains tremblent…"