
C’est un métier à double tranchant. Boucher : hier respecté par tous, aujourd’hui éreinté par certains. La cause végane et les scandales alimentaires bousculent les travailleurs de la viande. Artisans de quartier ou salariés de grande surface, ils doivent se réinventer. Une vraie boucherie donne à voir leur quotidien et laisse s’exprimer une parole… crue.
Résumé
Comment peut-on être boucher ? La viande est aujourd'hui devenue une matière sensible. Ceux qui la travaillent et la mettent en vitrine subissent parfois le rejet du public. Réchauffement climatique, maltraitance animale : les bouchers doivent se réinventer. Patrons ou apprentis, hommes ou femmes se racontent derrière le billot, à l'école, ou devant la clientèle.
Il y a Denis, boucher depuis 46 ans, établi dans le Tarn. Il transmet à son apprenti Lucas l’art de donner « un coup de couteau, et pas deux ».
Il y a Hervé, boucher dans la Loire, et son père Marc. Hervé qui élève ses bêtes et s’y attache. Marc qui les mène à l’abattoir et trouve son fils trop sensible.
Il y a aussi les nouveaux venus. Jorge, un cadre sup’ reconverti. Amandine, pionnière car femme dans un monde d’hommes. Ou Mustapha, venu par la mer de sa Côte d’Ivoire natale. Mustapha qui trouve « un peu bizarres » tous ces débats qu’ont les Français sur la viande…
Note d'intention du réalisateur
Boucher : rien de plus banal, et rien de plus mystérieux. Drôle de métier que de transformer un animal en aliment. De faire passer la bête au statut de simple viande.
Pour m’approcher du mystère, et de sa trouble matérialité, j’ai voulu filmer en très gros plans la gestuelle des bouchers, ainsi que les chairs qu'ils manipulent. Les nervures de la viande, l’aspect des os, le relief des parties grasses : ces matières ont été filmées comme des paysages mouvants, presque « vivants ».
Pour rappeler ce que nous autres consommateurs ne voulons pas voir, et qui constitue pourtant le cœur d’une « vraie » boucherie », c’est-à-dire le lien entre l'animal vivant et le steak dans son assiette, je me suis attaché à des bêtes bien vivantes dans leur pré, et, à l’autre bout de la chaine, à des natures mortes en chambres froides.
Le tout compose une texture visuelle capable de supporter la parole très libre et très directe des bouchers que j’ai rencontrés. Des bouchers, et c’est important, issus de différentes régions, classes d’âges et situations professionnelles.
Biographie de Philippe Lagnier
Réalisateur aguerri, Philippe Lagnier a eu l’occasion de s’illustrer dans des registres très différents.
- L’international : correspondant en Russie pendant 8 ans, Philippe a couvert la seconde guerre de Tchétchénie, recevant plusieurs prix pour son documentaire sur la maternité de Grozny (France 2).
- L’investigation : diplômé d’un master d’économie, Philippe a signé des enquêtes sur le financement des campagnes électorales américaines (Canal Plus), ou le populisme digital (Arte).
- La société : caméra au poing (il tourne ses propres images), il a signé plusieurs documentaires pour Infrarouge, sur le quotidien de religieuses cloitrées, ou sur l’illettrisme. Une vraie boucherie est le résultat d’une immersion d’un an avec les travailleurs de la viande
#INFRAROUGE
Un film écrit et réalisé par
Philippe Lagnier
Produit par
Patrice Lorton
Une production
CAPA PRESSE
Avec la participation de
France Télévisions
Pôle documentaires Société & Géopolitique France Télévisions
Renaud Allilaire
Julie De Mareuil
Directrice de l'unité documentaires de France Télévisions
Catherine Alvaresse
Le documentaire est disponible en visionnage sur
https://www.francetvpreview.fr/