Paul Aloka (Lucien Jean-Baptiste)
Paul a trois grandes fiertés dans la vie : sa femme et ses deux fils.
Bien que tout à fait conscient de la situation pour le moins inédite qu’a constituée la naissance de Noé après l’adoption de Benjamin, il a décidé d’élever ses fils exactement de la même manière. Noir ou Blanc, aîné ou cadet, adopté ou « naturel », ce sont tous les deux des Aloka.
Originaire de la Martinique, fleuriste, propriétaire d’un pavillon dans un quartier où les diversités ne sont pour ainsi dire pas représentées, Paul se sent beaucoup plus français que de nombreux Blancs. Et c’est ce qu’il essaye d’inculquer à ses deux fils : faire accepter les différences par le respect de l’autre et par l’humour.
Paul est resté en lien étroit avec Monsieur Vidal, le responsable de l’ASE qui leur a confié Benjamin, il y a quatorze ans.
Il cherche à tout prix à donner l’image d’un père auquel ils puissent s’identifier. Peut-être est-ce si important pour lui car il n’a lui-même jamais connu son père. Enfin, jusqu’à aujourd’hui…
Salimata Aloka (Aïssa Maïga)
Sali aime évidemment tout autant sa famille que Paul. Mais elle a toujours été beaucoup plus angoissée que son mari par rapport à sa progéniture.
Son souci principal est donc de faire en sorte que ses enfants ne souffrent jamais de la situation. Que Benjamin, d’une part, ne pâtisse pas de son statut d’adopté et de sa couleur différente. Que Noé, d’autre part, ne se sente pas exclu par les attentions particulières que l’on porte à son aîné. Et, enfin, que les deux soient protégés contre les réactions extérieures que provoque régulièrement la singularité de cette fratrie.
Pour mener à bien la lourde tâche qu’elle s’est confiée, elle a arrêté de travailler pour s’occuper de ses enfants à plein temps.
Mais elle commence à se poser sérieusement la question : et s’il était temps pour elle de reprendre sa carrière là où elle l’avait laissée ? Les enfants ont grandi. Alors, poussé par un Paul enthousiaste, elle se (re)lance sur le marché du travail.
Mais comme de nombreuses femmes qui veulent mener de front leur vie familiale et leur carrière professionnelle, elle ne peut s’empêcher de culpabiliser. Ce sentiment de culpabilité n’est pas seulement subjectif : elle se rend bien compte que les choses vont moins bien pour Benjamin. Surtout depuis l’apparition de Lazare, le père de Paul...
Benjamin Aloka (Louis Durant)
Benjamin est le genre de gamin qui attire immédiatement la sympathie : son sourire permanent, sa capacité à se sentir à l’aise partout, son sens de l’humour et de la répartie.
Mais comment vit-il sa situation de « petit Blanc » dans une famille de Noirs ? Grâce à l’attention de ses parents et de ses proches, ça ne lui a jamais vraiment posé de problème. Au contraire, il a toujours vécu ça comme une richesse. Il se sent même très « Africain » à l’intérieur et ne manque pas de rappeler, dès qu’il le peut, ses origines dont il est très fier.
Cependant, depuis la rentrée des classes, les choses ont, semble-t-il, un peu changé. Est-ce parce que cette année son petit frère, d’un an son cadet, a sauté une classe ? Ou bien est-ce quelque chose de plus profond ? Quelque chose sur lequel il a du mal à mettre des mots mais qui le questionne au plus profond de lui...
Noé Aloka (Joahkim Sigue)
Noé est l’exact opposé de son grand frère, et ce, sur tous les plans.
Par un curieux paradoxe, Noé assume beaucoup moins bien que son frère ses origines africaines. Là où Benjamin n’hésite pas à parler du Sénégal comme si c’était chez lui, Noé a plutôt tendance à vouloir cacher tout ça alors qu’il le porte sur son visage.
En fait, il ne s’est jamais senti proche de son côté africain et ne se reconnaît dans aucun des clichés positifs ou négatifs. Pour résumer, Noé se sent aussi blanc que Benjamin se sent noir.
Cette réaction n’est pas forcément anormale si l’on considère que, contrairement à Benjamin, Noé subit depuis tout petit et de plein fouet les réflexions liées à sa couleur de peau.
Même s’ils sont très différents et même s’ils se chamaillent souvent, Benjamin adore son frère — et la réciproque est vraie. Mais aujourd’hui les choses vont peut-être changer...
Mamita et Ousmane (Marie-Philomène Nga et Bass Dhem)
Les parents de Sali n’ont pas tellement changé ces dix dernières années. Mamita est aussi volubile qu’Ousmane est taiseux, aussi « sans filtre » qu’Ousmane précautionneux dans ce qu’il dit, aussi envahissante et donneuse de leçons que son mari est absent. Leur seul trait de caractère commun : ils adorent chacun leurs petits-fils.
Étrangement, Mamita se sent un peu plus proche de Benjamin que de Noé. En effet, même si son petit-fils aîné ne lui ressemble pas physiquement, il a adopté de nombreuses attitudes du pays et il adore venir rendre visite à ses copines. C’est un peu plus compliqué avec Noé qui ne se sent pas très à l’aise dans les repas familiaux.
Quant à Ousmane, tant qu’il a son émission de télé, son repas aux heures fixes et ses amis du café, le reste ne le perturbe pas plus que ça. Mais, au fil du temps, l'envie de retourner au pays définitivement s'installe dans son esprit — au grand dam de Mamita.
Et si l’arrivée de Lazare provoquait en lui l’envie de retourner au pays pour de vrai ?...
Manu (Arié Elmaleh)
C’est le parrain lunaire et délirant de Benjamin, qui n’hésite pas à débarquer à l’occasion, surtout quand on s'y attend le moins, pour aider ou mettre le désordre — c'est selon — dans la vie des Aloka.
Il aide Paul dans son magasin de fleurs et porte un regard sur la vie (pour ne pas dire une philosophie) très personnel. Manu, on ne peut que l’aimer. Mais, surtout, on peut toujours compter sur lui.
Lazare Aloka (Michel Bohiri)
Le père de Paul porte le double visage de la fantaisie de celui qui aime rire de la vie et de celui qui porte en même temps un lourd secret. Si les retrouvailles avec son fils, Paul, sont plus que fraîches, elles témoignent d’une rencontre qui n’a jamais eu lieu. Mais, à la faveur de son entrée fracassante et inattendue dans la grande famille des Aloka, cette rencontre va bouleverser tout le monde. Et Paul, le premier.
Prune (Delphine Théodore)
Prune et Manu, c’est « je t’aime, moi non plus ». Quand ils disent qu’ils se séparent un jour, ils se remettent ensemble le lendemain. Autant dire que leur couple est mouvementé ! Et si Prune est la meilleure amie de Sali, Manu est le pote de toujours de Paul. De quoi rendre moult situations explosives…
Pour Sali, en tout cas, Prune est celle avec laquelle elle peut parler de tout : des enfants, de Paul, de sa vie personnelle. Et elle peut s’appuyer sur ses bons conseils — notamment pour sa nouvelle recherche de travail...