Une comédie poétique sur l'acceptation de la différence et la force de l'amitié.
Loïs, 16 ans, n’a qu’un rêve : devenir astronaute. Mais elle a beau être surdouée en physique, il y a un gros souci : Loïs pèse 100 kilos... et pas moyen d’échapper à ce truc de famille qui lui colle à la peau. Alors que tout semble perdu, Loïs rencontre Amélie, Stannah, et Justine, trois adolescentes abîmées comme elle par la vie, prêtes à tout pour partir avec elle dans l’espace…
Prix du public Mon Premier Festival 2019
Sélection Cannes Ecrans Juniors 2019
Cinéma - France
En AVP digitale le 17 novembre
En DVD et VOD le 20 novembre
Réalisé par Marie-Sophie Chambon
Avec Laure Duchêne, Angèle Metzger, Pauline Serieys , Zoé de Tarlé, Isabelle de Hertogh, Philippe Rebbot et Jonathan Lambert
Durée : 1h38
Prix TTC conseillé : 14,99 € le DVD
Entretien avec Marie-Sophie Chambon, co-scénariste et réalisatrice.
D’emblée, votre film pose la question de la place que prend ce corps dans l’espace, dans un plan de couloir introductif où deux femmes obèses peinent à se croiser…
La question du surpoids est aussi liée à celle de la classe sociale. Statistiquement, on sait qu’il y a davantage d’obèses parmi les classes défavorisées que parmi les classes aisées. J’avais donc en tête l’image de personnages coincés dans un espace trop petit pour eux, car ils n’ont pas les moyens de vivre dans un appartement plus spacieux. Mon film ne parle pas de précarité, mais il m’importait qu’on sente que Loïs vient d’une famille modeste. Ce couloir étroit était lié, dans mon esprit, à l’idée d’un espace, celui de cette famille, où les corps ne peuvent vivre en harmonie. Cette séquence soulève cette question : comment font ces corps pour évoluer dans un monde qui ne leur est pas adapté ?
Le prénom Loïs fait ici référence à la femme de Superman, un super-héros entre ciel et terre…
J’ai commencé à écrire cette histoire lorsque j’étais encore élève en scénario à la FEMIS. Dans les premières versions, le père de Loïs était fan de Superman. C’était un militaire qui avait pu rencontrer, un jour, l’actrice qui incarne la compagne de Superman à l’écran, Margot Kidder. Ma Loïs à moi avait fantasmé que cette actrice était sa mère cachée, car elle tentait de se persuader qu’elle n’était pas la fille de sa mère. J’ai abandonné cette idée, mais gardé le prénom de Loïs en référence à Superman.
Le handicap au sens large est au coeur de 100 Kilos d’étoiles, à travers le profil de quatre jeunes filles « un peu spéciales », comme dit l’une d’elle. Ce handicap engendre une volonté de fuite hors du monde, ce que fait Superman grâce à sa faculté de voler…
Oui, Superman peut s’échapper et c’est ce qui touche Loïs. C’est une image qui est très présente dans sa tête : s’extraire du monde, voler… Stannah, coincée dans son fauteuil, et Amélie, à cause de son anorexie, sont toutes les deux, comme Loïs, dans une quête d’apesanteur physique qui les soulagerait du poids que représente leur corps. Justine, quant à elle, avec cette maladie psychique, est également dans un rêve d’évasion qui lui permettrait d’échapper à la dureté du monde. Elles ont ce rêve en commun et c’est pour ça qu’il y a un point de rencontre possible très fort entre elles.
Le rêve, l’évasion physique et mentale de vos héroïnes ouvrent la porte au merveilleux, genre peu représenté dans le cinéma français…
C’est vrai et j’aime le cinéma pour ça : lorsqu’il est relié au réel, mais qu’opère une forme de grâce qui provient de l’imaginaire des personnages. On ne sait pas, dès lors, si ce qui se joue existe ou non, mais peu importe, car le cinéma nous donne à représenter ce que l’on porte au plus profond de nous.
Vous filmez aussi une histoire d’amitié entre des "pieds nickelés" au féminin. Toutes quatre sont à la fois très naïves et très conscientes de la violence du monde…
On représente souvent les adolescents d’aujourd’hui comme des êtres très sexualisés. Or, si la sexualité faisait partie de mes questionnements à l’adolescence, elle n’était pas du tout au centre de ma vie. Je me suis fait la même réflexion face aux adolescentes des colos dans lesquelles j’ai travaillé comme animatrice : le passage à l’âge adulte passe par autre chose. Je voulais donc que mes héroïnes ne soient pas focalisées sur des questions sexuelles. Elles ont vécu des choses violentes et sont à la fois mûres et immatures. Affectivement, elles sont parfois un peu enfantines, et en même temps, elles sont très conscientes de la rudesse du monde qui les entoure. J’ai aimé jouer sur cet entre-deux-âges de la vie.
Comment avez-vous travaillé la tonalité et le positionnement du film, entre drame et comédie, réalisme et réalisme magique…
À l’écriture, j’aime raconter des choses tristes avec un ton assez drôle et léger. Nous avons ensuite beaucoup travaillé avec mes comédiennes, lors d’une semaine de répétition avec un coach acteur, Aurélien Némorin, afin qu’elles s’approprient le texte et trouvent le ton juste. Beaucoup de dialogues leur appartiennent, d’ailleurs. Je les ai poussées vers la comédie, y compris lors des moments graves. Quant au réalisme magique dont vous parlez, c’est plus fort que moi : il intervient quoi que j’écrive ! Mais je voulais que la mise en scène oscille constamment entre une vision concrète du monde et une vision plus fantasmée, qui correspond au deal que l’on fait tous intérieurement entre nos rêves et la réalité.
D’où viennent vos quatre jeunes comédiennes ?
Je voulais mêler actrices expérimentées et débutantes, afin qu’elles puissent se nourrir les unes les autres. Avec Kenza Barrah, en charge de mon casting, nous avons mis six mois à trouver Laure Duchêne, qui joue Loïs. Kenza a fait les sorties de collèges et de lycées à Paris, en Bretagne, en Normandie, et c’est au Salon du Livre de la Porte de Versailles qu’elle a trouvé Laure, qui venait à Paris pour la première fois. Plusieurs paramètres étaient en jeu pour ce rôle : il fallait, bien sûr, une fille ronde, mais aussi une fille qui aime la science et qui joue juste. Pauline Serieys a débuté petite au cinéma dans Palais Royal de Valérie Lemercier. Je l’avais repérée dans Les Grands, une série pour OCS que j’ai beaucoup aimée. Angèle Metzger avait joué dans Madame Hyde de Serge Bozon. J’aimais beaucoup sa voix. Au début, je trouvais juste Angèle trop douce pour jouer Amélie. Je l’ai fait improviser une séquence de conflit avec une infirmière et j’ai vu qu’elle pouvait exprimer la colère avec force et conviction. Quant à Zoé de Tarlé, nous avons mis du temps aussi à la trouver. Son rôle était celui d’un personnage étrange et lunaire ; et Zoé, qui avait déjà joué dans un court-métrage, m’est apparue comme une évidence avec son air débarqué d’une autre planète, que je trouvais très beau.
Isabelle de Hertogh et Philippe Rebbot, dans le rôle des parents de Loïs, ont des physionomies opposées, mais un grand capital sympathie en commun…
Dans ma tête, les parents de Loïs étaient aussi opposés que peuvent l’être Loïs et Amélie. Tous deux se complètent et s’attirent, car ils sont différents. J’ai coécrit 100 Kilos d’étoiles avec Anaïs Carpita, que j’ai rencontrée à la FEMIS et qui avait coécrit Mariage à Mendoza d’Edouard Deluc. C’est dans ce film que j’ai découvert Philippe Rebbot. J’avais adoré son étrangeté, sa drôlerie et le fait qu’il ne soit pas lisse, car on sent qu’il promène avec lui un vécu chargé. Philippe a beaucoup apporté au film. Dans la séquence où il clame son amour à sa femme, une large partie du monologue vient de lui. Ce qui est beau chez lui aussi, ce sont sa générosité et son âme de poète ! Quant à Isabelle Hertogh, je l’avais découverte dans le film belge Hasta la vista de Geoffrey Enthoven. Elle m’a marquée par sa générosité et sa dureté combinées. Elle porte en elle un combat qui m’a beaucoup touchée.
Bande-annonce
La presse en parle
(…) un feel-good movie aérien et cosmique - BIBA
(...) 100 Kilos d'étoiles se révèle aussi attachant que ses héroïnes. - La Croix
Si le chemin vers l'acceptation de soi est un brin balisé, avec son lot de doutes et d'espoirs habituels, ce premier film émouvant et parfois poétique ne manque pas de finesse. - Le Journal du Dimanche
(...) Ce parcours initiatique, Marie-Sophie Chambon le construit autour de filles courageuses qui ne baissent pas les bras facilement. - Le Progrès
(...) 100 Kilos d'étoiles est avant tout un voyage initiatique, au cours duquel les personnages essaient de trouver un équilibre entre la dureté du monde et leurs rêves. - Science et Vie Junior
Si France 2 s’est récemment emparée de la question avec le film Moi,grosse, la grossophobie reste un thème peu, voire pas du tout traité sur grand écran, royaume de l’éternelle jeunesse et de la minceur. Avec 100 Kilos d’étoiles, la jeune réalisatrice Marie-Sophie Chambon, qui signe ici son premier long métrage, vient combler ce vide intersidéral. Son héroïne geek et déterminée est une vraie source d’inspiration, qu’il faut présenter d’urgence à toutes les ados. - ChEEk magazine
100 Kilos d'étoiles, c'est un feel-good movie qui fait un bien fou au moral et encourage les meilleurs sentiments humains (...) un très joli film qui fait la part belle à la solidarité féminine et pousse chacune d’entre nous à croire en nos rêves. - madmoiZelle