SCOLOPENDRES & PAPILLONS

Scolopendres & papillons nous plonge, avec pudeur et délicatesse, dans l’intimité de trois femmes : Fabienne, responsable associative, Agnès, plasticienne, et Daniely, comédienne et metteure en scène. Chacune, à sa manière, mène une bataille quotidienne pour vivre malgré tout. Tels des papillons meurtris par les morsures féroces des scolopendres, elles tentent de déployer à nouveau leurs ailes.

Daniely Crier pour ceux qui ne peuvent pas le faire — « Je me sens une responsabilité de porter cette voix. »

Daniely Francisque rencontre le théâtre juste après avoir obtenu la condamnation de son père en justice. Elle, qui s’était tue pendant toute son enfance, sur scène, elle découvre la possibilité parler, crier, hurler. Une révélation salutaire. Depuis, ses interprétations dans des courts-métrages ou des séries de télévision lui ont valu plusieurs distinctions. Pour autant, elle continue le théâtre avec la Compagnie TRACK.

Agnès Un vocabulaire plastique — « Je ne me positionne pas comme une artiste, je témoigne d’une chose qui m’est arrivée. »

Agnès Brézéphin-Coulmin est graphiste-typographe et plasticienne. Les marques des incestes qu’elle a subis sont visibles partout dans son travail, pour qui en détient les codes. La base de sa création artistique est constituée de photos anciennes, sur lesquelles elle trace des lignes de points, qu’elle brode au fil de soie, sur lesquelles elle coud des boutons précieux, des perles, des plumes, des dents artificielles…

Fabienne L’engagement — « Sans cela, je fais quoi ? Je péris. »

Fabienne Sainte-Rose est la fondatrice et présidente de l’Association Mille et une victimes d’incestes et de traumatismes (LAMEVIT), créée en 2014 en Martinique. Elle s'est également engagée dans SOS KRIZ, une association de prévention des suicides dans laquelle elle mène entre autres des écoutes téléphoniques. Après plusieurs hospitalisations et des tentatives de suicide, elle a compris l’ampleur du choc post-traumatique dont elle souffrait à la suite des viols qu’elle a subis dans son enfance de la part de son père, un notable martiniquais, dont elle a obtenu la condamnation aux assises.