Adapté de la pièce éponyme par son propre auteur, L’étudiante et Monsieur Henri relate la rencontre d'un vieux grincheux et d'une jeune fille au caractère bien trempé.
Une comédie touchante, qui balance entre rires et émotion.
Monsieur Henri, veuf depuis longtemps, est un vieil homme acariâtre qui malmène sa famille.
Ne voulant pas le laisser seul, son fils Paul met une annonce sur Internet pour louer une des chambres de l'appartement de son père à un étudiant.
La jeune Constance, à qui la vie n'a pas fait de cadeaux, se rend à l'adresse indiquée.
Henri accepte de l'accueillir chez lui, mais pose beaucoup de conditions. La jeune femme n'a pas le droit d'amener son petit ami par exemple.
Henri lui fait une drôle de proposition : contre trois mois de loyers gratuits, il lui demande de séduire son fils afin de se débarrasser de sa belle-fille, une jeune femme coincée et très croyante. C'est le début d'un véritable chaos familial...
Avec :
Claude Brasseur (Henri), Guillaume de Tonquédec (Paul),
Noémie Schmidt (Constance), Frédérique Bel (Valérie),
Thomas Soliveres (Mathieu), Valérie Keruzoré (mère de Constance)...
Réalisateur Ivan Calbérac
Scénario et dialogues Ivan Calbérac
Producteurs Isabelle Grellat Doublet, Éric Altmayer et Nicolas Altmayer
Production Mandarin Cinéma, Studio Canal, France 2 Cinéma, Les Belles Histoires Productions
Pays France
Durée 98 minutes
Genre Comédie
Année 2015
Entretien avec Claude Brasseur
Présentez-nous Monsieur Henri...
C’est un homme dont la qualité principale est la pudeur. Il vit seul depuis qu’il a perdu sa femme, suite à un accident dont il se sent responsable. Comme toujours lorsqu’on perd quelqu’un avec qui on a partagé de nombreuses années de vie commune, il y a chez lui beaucoup de tristesse. Sa souffrance et sa culpabilité se traduisent par un caractère bougon, presque misanthrope. Paul oblige son père à louer une chambre à une étudiante. C’est ainsi qu’Henri rencontre Constance… Au début il n’en veut pas, c’est comme si Constance violait son domicile. D’ailleurs, Henri a l’impression que les gens qui gravitent autour de lui salissent la mémoire de sa femme. Il refuse par exemple que Constance touche au piano qui appartenait à son épouse.
En quoi l'histoire de L'étudiante et Monsieur Henri vous a-t-elle plu ?
C’est une très bonne comédie et elle traite entre autres d’un thème qui m’est cher : la pudeur. Un des aspects de la dramaturgie qui m’intéresse le plus. Les mots sont importants en littérature. Mais dans l’art dramatique, ils servent principalement à masquer les pensées. Ce qui importe, c’est de saisir le sentiment caché derrière le dialogue, et de l’interpréter. Le personnage d’Henri l’illustre parfaitement.
Comment avez-vous travaillé votre personnage ?
Quand on me propose un rôle, c’est comme si on me présentait quelqu’un. Je m’imagine lui poser des questions : vous êtes de quel milieu ? Êtes-vous cultivé ? Avez-vous du fric ? Puis je réfléchis au costume : est-il élégant, soigneux, ou pas ? Avant de tourner, je démarre le travail sur la chronologie. Pour chacune de mes scènes, je note ce qui m’est arrivé avant. Sinon je vais arriver sur le plateau, on va tourner la scène 1, la scène 12, la scène 3, et je jouerai la fin comme le début alors que mon personnage est censé avoir évolué. Le travail au théâtre est simplifié par le fait qu’on joue dans l’ordre et que la concentration ne dure que deux heures. Au cinéma - même si elle est moins dense - elle s’étend sur huit heures. On ne peut pas se déconcentrer sous prétexte que les techniciens changent d’axe et de lumière au milieu de la scène. Au théâtre, le travail est plus facile qu’au cinéma. Certains intellectuels vous diront le contraire. Mais c’est bidon !
Vos partenaires soulignent le fait que vous vous amusez en jouant...
C’est vrai ! Quand je fais ce travail, j’éprouve ce que je ressentais à l’école. Heureusement, il y avait la récréation. On jouait au gendarme et au voleur et aujourd’hui, je continue. Un jour je suis le bon, un autre, le méchant. En quoi cela consiste de jouer ? N’oublions pas le mot : jouer. C’est une occupation qu’il faut faire sérieusement, mais sans la prendre au sérieux.