Temps Fort Semaine 24
Dans la continuité de la mobilisation d’envergure de France Télévisions ces dernières années en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes, assistez à cette soirée spéciale autour de Féminicides, un documentaire inédit.
20h00 - Documentaire " Féminicides " :
En 2019, 150 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-compagnon.
Face à ce fléau, les journalistes du Monde ont créé une cellule d’investigation au sein de leur rédaction pour décrypter ces féminicides. Avec méthodologie, ils ont mis en évidence un schéma criminel récurrent. Ils ont caractérisé les signaux faibles et forts qui conduisent à ces meurtres de femmes. Ce documentaire analyse cinq cas emblématiques de féminicides. A travers les témoignages de l’entourage des victimes, mais aussi des institutions, il retrace l’évolution de la relation amoureuse de la rencontre jusqu’au meurtre.
Ce documentaire livre les données statistiques du Monde, du ministère de l’Intérieur, et de l’inspection générale de la Justice :
- 3 feminicides sur 4 sont commis pendant ou après la séparation (Le Monde).
- 40 % des auteurs se suicident ou tentent de le faire après le meurtre (Ministère de l’Interieur).
- 41 % des victimes avaient signalé des violences aux forces de l’ordre (Inspection générale de la justice).
Réalisation Lorraine de Foucher - Co-réalisation Jeremy Frey - Production Bangumi et Le Monde, avec la participation de France Télévisions
Direction des documentaires de France Télévisions Catherine Alvaresse, Julie Grivaux, Renaud Allilaire
Genre documentaire - Durée 90 minutes - Commentaire Laetitia Casta
21h30 - Comment lutter contre les féminicides ?
Après Féminicides, Julian Bugier débattra en plateau avec de nombreux invités.
Comment faire pour prévenir efficacement ces crimes ? Les dispositifs actuels sont-ils suffisants ? La prise de conscience est-elle à la hauteur ? Magistrats, policiers, gendarmes, associations, citoyens : la lutte contre les violences faites aux femmes doit être l'affaire de tous.
Préparé par la direction de l'information nationale - Rédacteur en chef Amaury Guibert - 50 minutes
NOTE D’INTENTION DE LORRAINE DE FOUCHER, AUTEURE ET CO-RÉALISATRICE
Un homme ne tue pas sa femme dirigé par un coup de folie qu’il aurait eu un matin, sans aucun signe avant-coureur. Ce meurtre est en réalité le fruit d’une radicalisation : il y a une sédimentation pendant des années, issue de sa construction familiale, de sa vision de l’amour et de sa vision de l’égalité homme-femme.
Car l’amour est politique : à deux, on fait déjà société, et un homme qui tue sa femme n’est pas mû par des valeurs humanistes. C’est une personne qui pense qu’on peut en posséder une autre, et que sa perte doit entraîner la mort.
Ce projet m’a permis enfin de comprendre que la violence conjugale n’était pas bien définie, puisque les statistiques françaises des meurtres sont stables depuis des années, voire en augmentation. Cette violence se compte à la mesure des bleus laissés sur le visage, des blessures sur les membres, des marques physiques. En réalité, une définition plus précise, plus efficace en termes de prévention existe : c’est celle du “contrôle coercitif” proposée par le chercheur américain Evan Stark.
Les relations abusives ne doivent pas être traitées à la lumière d’incidents ponctuels, mais comme une privation de liberté de la femme. “Un nombre important d’études montrent que la présence de contrôle ouvre la voie aux violences et aux blessures. Le niveau de contrôle est même le meilleur facteur de prédictibilité du meurtre, alors que la fréquence ou la gravité des violences physiques ne l’est pas. La vulnérabilité des femmes aux agressions physiques est produit par un schéma préétabli de domination qui l’empêche de mobiliser des ressources personnelles, matérielles ou sociales pour résister ou s’enfuir.”