Temps Fort Semaine 27
The Program retrace le parcours de la star du Tour de France, Lance Armstrong. Véritable thriller, le film nous plonge au cœur de la folle enquête qui a conduit à sa chute.
Découvrez toute la vérité sur le plus grand scandale de l’Histoire du sport : le démantèlement du programme de dopage qui a fait de Lance Armstrong une légende.
David Walsh est un journaliste sportif irlandais, convaincu que les performances de "Big Tex" lors de ses victoires au Tour de France sont alimentées par des substances interdites.
Avec cette conviction, il commence la chasse aux preuves qui confondront Armstrong et le mèneront de la gloire à l'humiliation.
Avec :
Ben Foster (Lance Armstrong), Chris O'Dowd (David Walsh),
Lee Pace (Bill Stapleton), Guillaume Canet (Michele Ferrari),
Dustin Hoffman (Bob Hamman), Elaine Cassidy (Betsy Andreu)...
Réalisateur Stephen Frears
Producteur Eric Fellner, Tim Bevan
Production StudioCanal, Working Title Films
Origine Royaume-Uni
Durée 103 minutes
Genre Drame
Année 2015
Entretien avec David Walsh
Lorsque vous avez rencontré Lance Armstrong pour la première fois, quelle impression vous a-t-il faite ?
C’était lors du Tour de France 1993. J’avais en tête d’écrire un livre où je raconterais le Tour à la manière de Chaucer dans « Les Contes de Canterbury ». Pour le premier chapitre, je cherchais un débutant enthousiaste, prêt à en découdre. J’ai jeté mon dévolu sur le plus jeune coureur de l’épreuve, un Américain, nommé Lance Armstrong. J’aimais bien son nom, il parlait anglais et il avait un petit palmarès intéressant chez les amateurs. Le premier jour de repos, j’ai passé trois heures avec lui. Il m’a tout de suite impressionné. Il était vraiment charismatique et il savait absolument ce qu’il voulait. J’aimais ce qu’il dégageait. J’ai tout de suite su que ce type allait laisser une trace dans le Tour. Evidemment, je ne le voyais pas remporter l’épreuve. Il n’était pas taillé pour la montagne et il n’allait pas assez vite en contre-la-montre. Mais il avait le physique pour gagner les courses d’un jour. Et l’ambition, par-dessus tout. À un moment, il m’a dit que son directeur sportif lui avait demandé de profiter de sa première participation au Tour pour apprendre. Lui estimait qu’il n’était pas là pour apprendre, mais pour gagner.
Pourquoi pensiez-vous qu’il ne pouvait pas gagner le Tour ?
C’était physiologique. Le haut de son corps était trop gros pour devenir un grimpeur performant. Et il faut l’être, pour avaler les très longs cols des Alpes et des Pyrénées. Les étapes de plat lui convenaient beaucoup mieux. Cela s’est vérifié quelques jours après notre rencontre. Sur une étape de ce genre, il s’est échappé du peloton avec quelques coureurs et il les a réglés au sprint.
Lorsque vous le voyez dominer outrageusement ses adversaires en montagne lors du Tour 99, comment réagissez-vous ?
Dès le prologue au Puy-du-Fou, il explose tout le monde. Arrivent les Alpes et la première étape de montagne, vers Sestrières. Ce col, Lance l’a déjà grimpé à quatre reprises, jamais avec les meilleurs. Or, ce jourlà, non seulement il monte avec les spécialistes, mais il les surclasse. Dans la salle de presse, certains journalistes étaient aux anges, d’autres secouaient la tête de dépit. Moi, je me dis que quelque chose cloche. Lorsqu’on demande à Lance : « L’an dernier, nous avons eu le Tour de Farce, où en est le cyclisme aujourd’hui ? », il répond avec son regard si persuasif que la course a changé et que, désormais, les journalistes doivent retomber amoureux d’elle. Que les vainqueurs d’étapes et les leaders sont des champions et qu’il faut parler d’eux en ces termes. Certains sont convaincus. Pas moi.
Qu’attendez-vous de la sortie de The Program ?
Je pense qu’il montre fidèlement le vrai Armstrong, le champion comme le destructeur. Le public doit comprendre que cet homme était au centre de la plus grande conspiration de dopage jamais élaborée, comme l’a dit le directeur de l’Agence antidopage américaine Travis Tygart. Les gens doivent comprendre la nature de l’homme qui a imaginé une telle chose.