Meurtres à Dunkerque

Les origines du carnaval dunkerquois remontent au début du 17^e siècle. La ville de Dunkerque, rachetée par Louis XIV aux Anglais en 1662 vient d’être rattachée au royaume de France.

Grâce à des accords passés entre la France et le Danemark, les pêcheurs de la ville se tournent vers la pêche à la morue en Islande. Avant leur grand départ pour 6 mois de pêche, les armateurs leurs offrent  un repas et une fête (la « Foye »), ainsi que la moitié de leur solde. Une somme permettant aux familles de voir venir en cas de malheur. En effet, nombre de pêcheurs ne reviennent pas : perdus en mer, naufrage... 

À l'époque, la Foye se déroule dans une auberge. La légende veut que les marins, leur valise bouclée,  revêtent les robes et chapeaux de leur femme... Quoiqu'il en soit, à la fin du 17^e, les hommes de la mer et leur famille se déguisent et envahissent les rues. C’est la naissance de la « Visscherbende », la bande des Pêcheurs. Elle se déroule à l'origine entre le lundi gras et le mercredi des cendres marquant le début du Carême, ce qu'on appelle les 3 joyeuses.

Aujourd'hui, participer au Carnaval constitue toujours une fierté pour les Dunkerquois. Les grandes "bandes" se déroulent le dimanche après-midi.  Disposées en lignes successives, les bandes constituent un immense défilé dans lequel les "carnavaleux" se tiennent par les coudes. Etre dans les bandes des 1^ers rangs est un honneur qui se mérite, et mieux vaut être un "gros bras" rompu aux techniques des chahuts.

Dans les bandes, on marche en chantant les airs traditionnels. Par intermittence, lors des chansons les plus entraînantes, les carnavaleux forment les chahuts. Le but est de "se tenir chaud" en étant le plus serré possible. 

Aux défilés succèdent les bals des samedis soirs. Plus de 8000 carnavaleux vêtus de leur plus beaux "atours" dansent jusqu'au petit matin. L'entrée au bal de carnaval est payante, les places étant achetées à l'avance. 

Le point d'orgue du Carnaval de Dunkerque, c'est la semaine de Mardi-Gras. Certains masques prennent congés lors de cette période sacrée. Il faut une santé de fer pour tenir le rythme entre les bals du samedi soir, les bandes du dimanche, du lundi, du mardi... !