ASTRID & RAPHAELLE

Édito de la production

Je cherchais depuis longtemps une fiction abordant le trouble autistique, pour des raisons aussi bien professionnelles que personnelles, jusqu’au jour où Alexandre de Seguins m’a proposé les bases du projet magnifique qui deviendra Astrid et Raphaëlle. Au-delà du talent de l’auteur, celui-ci sortait de l’ordinaire car il était extrêmement documenté dans son approche des particularismes de l’autisme. Alexandre avait fait des rencontres. Nous en avons fait d’autres ensemble jusqu’à obtenir un traitement du personnage autiste qui nous semble sonner le plus justement possible. Nous avons également fait lire des textes de la première saison à des personnes autistes pour avoir leurs retours. Leurs suggestions ont été précieuses.

Mais Astrid et Raphaëlle, c’est d’abord une série policière articulée autour d’un duo d’enquêtrices original : Raphaëlle (Lola Dewaere), la flic bourrue, intuitive, borderline, et Astrid (Sara Mortensen), la documentaliste criminelle aussi rigoureuse que fragile. La série fonctionne autour du lien affectif, mais aussi professionnel, qui se noue peu à peu entre ces deux femmes si opposées. Elles vont apprendre à faire de leurs différences une force et une complémentarité unique pour résoudre les énigmes qui vont se poser à elles.

L’une des particularités de la série est que chaque histoire permet de confronter nos héroïnes à des mystères aussi ludiques que décalés. L’envie est de surprendre le spectateur en plaçant les intrigues dans des univers bizarres, inhabituels. Lors de la saison, nos héroïnes vont s’aventurer dans une maison fantôme, dénouer une énigme de chambre close, côtoyer un mort-vivant ou affronter des secrets liés à la paléontologie par exemple. Un discret hommage à Sherlock Holmes se fait sentir durant la série, tout à fait sciemment.

Nous avons eu la chance de trouver des comédiennes formidables pour incarner nos deux héroïnes, mais aussi deux femmes incroyables qui se sont totalement immergées dans le projet dès le départ. Elles en ont tout de suite compris les enjeux. Sara avait déjà côtoyé des autistes dans sa vie, mais pas Lola, qui a découvert cet univers singulier avec le tournage. Toutes deux donnent aux personnages leur force et leurs failles, l’humanité dont nous rêvions. La rencontre a été très, très belle. L’émotion et la drôlerie que la série dégage viennent de leur travail, de leur investissement total.

Astrid et Raphaëlle doit aussi beaucoup à notre collaboration avec France Télévisions, et notamment à Fabienne Langlois et Anne Didier. Elles nous ont poussés à aller au bout de nos idées, à ne jamais nous limiter. Sans cesse elles nous ont encouragés. L’échange avec elles a été productif, toujours bienveillant, pour construire l’identité de la série sans faire de concessions.

Jean-Sébastien Bouilloux - Producteur JLA Productions