Au XVIIe siècle, Caravage s’impose comme un peintre révolutionnaire dont le naturalisme rompt avec les codes maniéristes de la Renaissance. Portrait du peintre, dont la vie courte et violente fut longtemps entourée de mystères.
Après une enfance en Lombardie et des études de peintre à Milan, à 20 ans, Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571-1610) part tenter sa chance à Rome. Il y multiplie portraits, natures mortes, thèmes mythologiques et, en quelques années, se fait un nom dans le milieu des amateurs d’art. À seulement 27 ans, il se voit confier sa première commande prestigieuse : trois grands tableaux célébrant la vie et le martyre de Saint-Matthieu pour une chapelle de l’église Saint-Louis-des-Français. Le succès est immédiat. « À partir de la chapelle Contarelli, on voit qu’il y a vraiment une coupure : il obscurcit sa palette, il accentue le clair-obscur, souligne Michel Hilaire, conservateur général, directeur du musée Fabre, à Montpellier. Il y a vraiment la mise en place de son style caractéristique. » Choisissant ses modèles dans la rue ou dans son entourage, le peintre rejette les canons esthétiques de la Renaissance au profit d’un naturalisme intense, d’un réalisme sans failles, qu’il renforce par un éclairage dramatique.
Mécènes tout autant qu’hommes d’Église protègent ce peintre de génie au caractère irascible. Mais ses coups d’épée sont aussi puissants que ses traits de pinceau. Condamné à mort pour meurtre, traqué par la police papale, il fuit à Naples, puis à Malte, où il réalise la seule œuvre qu’il signera, une monumentale décollation de saint Jean-Baptiste. Emprisonné après une bagarre, il s’évade et rejoint la Sicile. Toujours en cavale, Caravage peint sans relâche, jusqu’à sa mort à seulement 39 ans alors qu’il rentrait à Rome. Selon la légende, son cadavre fut retrouvé sur une plage.
Après sa disparition, son œuvre fut copiée, oubliée et mêlée à d’autres. Après trois siècles de confusion, l’historien allemand Wolfgang Kallab s’attelle, en 1913, à reconsidérer l’ensemble des toiles attribuées à l’artiste lombard. Le début d’un long travail qui permit de mettre en lumière l’un des pères de la peinture moderne, dont on aperçoit le visage dans nombre de ses tableaux.
Amandine Deroubaix
Documentaire
Durée 52 min
Auteur-réalisateur Jean-Michel Meurice
Production Cinétévé et Arte France, avec la participation de France Télévisions
Année 2015
facebook.com/pages/La-Galerie-France5
#galerief5