À Brest, l'adjudant-chef Fleurot mène l'enquête ! Dans cette fiction, signée Laurence Katrian, la comédienne incarne Odessa Berken, gendarme militaire, mandatée pour élucider la disparition inquiétante d'un élève fusilier marin. Un univers secret et cloisonné et un rôle à la hauteur de cette femme de caractère, actrice aux facettes multiples, comme nous l'explique Marie-Hélène Pagès, productrice du film.
Odessa Berken, adjudant-chef de la Gendarmerie maritime, est investie d’une enquête : celle d'une disparition inquiétante sur la base navale de Brest. Le chef de l’unité des fusiliers marins, Frédéric Le Gall, a signalé l’absence suspecte de l’un de ses hommes, Yassin Rhaled, 23 ans.
Le lendemain, le corps de Yassin est repêché au pied des falaises de la presqu'île de Crozon. L’autopsie menée par Samuel Delaunay ne laisse aucun doute : le jeune homme a été assassiné.
Sur le port militaire, l’arrivée d’Odessa ne passe pas inaperçue : cette femme élégante au tempérament de feu, qui n’a pas sa langue dans sa poche, ne se laisse pas intimider par le silence et la réserve de cette unité d'élite qui dissimule de nombreux non-dits...
Avec Audrey Fleurot (Odessa Berken), Philippe Lefebvre (Samuel Delaunay), Maryne Bertieaux (Axelle Deschamp), Cyril Descours (Nathan Berken), Charles Clément (Frédéric Le Gall)…
90 min
Un film de Laurence Katrian
Scénario et dialogues d’Alexandra Deman, avec la participation de Laurence Katrian
Une production 3e Œil Story, avec la participation de France 3
Audrey Fleurot en uniforme de la gendarmerie maritime, était-ce une évidence ?
Marie-Hélène Pagès : J’avais déjà très envie de retravailler avec Audrey. Mais quand vous apprenez qu’elle a vécu dans une caserne, car son père était pompier et que son grand-père était marin sur la base de Toulon, vous vous dites que ce rôle était fait pour elle ! Plus généralement, Audrey est une comédienne qui adore casser son image de papier glacé de rousse sublime pour interpréter des personnages très masculins et se lancer dans des scènes très physiques. C’est enfin une grande professionnelle très investie dans ce qu’elle entreprend.
L’action se déroule à 70 % au centre d’instruction naval de Brest. Quelle fut l’attitude des militaires à la lecture du scénario ?
M.-H. P. : L’armée nous a été d’un grand soutien. Le ministère de la Défense aussi. Passer pour « la Grande Muette » ne semble plus d’actualité. Bien au contraire. Nous avons obtenu sans difficulté un accord immédiat pour traiter librement du harcèlement, voire des violences sexuelles dans cette base qui est un site militaire de renom. Autant on a pu nous faire changer, à juste titre, telle posture ou tel mot de vocabulaire, autant, sur le fond, rien n’a été modifié, ni censuré.
Une ouverture encouragée au sein même de l'armée ?
M.-H. P. : Tout à fait. Cette vigilance et cette proactivité pour plus de transparence sont aussi développées au sein de l’armée. Nous faisons par exemple référence dans le film à la Thémis. Cette cellule spécifique a été créée en 2014 pour accompagner les victimes d’agression, de discrimination ou de harcèlement sexuel. Celles-ci peuvent notamment s’y exprimer sous couvert de l’anonymat, un atout essentiel car les victimes ont généralement peur de parler à un gradé ou parce que leur agresseur est dans l’environnement du commandement.
Et, sur place, l'accueil fut-il aussi à la hauteur tout au long du tournage ?
M.-H. P. : Nous avons tourné 70 % des scènes sur la base, pourcentage qui n'avait jamais été atteint pour une fiction. Tous les militaires ont fait preuve d'une grande disponibilité et d'une réelle bienveillance. En cas de difficultés ou d'imprévus, ils nous trouvaient toujours une solution. Ce furent de vrais échanges entre des individus passionnés par leur métier.
Propos recueillis par Béatrice Dupas-Cantet