Cette semaine, NC La 1ère consacre une émission spéciale aux violences faites aux femmes. On n’a jamais autant parlé de violence, jamais autant invité à la débusquer et à la combattre, et il était temps. Les langues se délient enfin, les femmes osent passer la porte d’un commissariat et porter plainte, les hommes ne sont plus dans l’impunité. Pour la moitié de la population de cette planète, ce combat doit continuer.
« Tant que les femmes et les filles, qui forment la moitié de la population de la planète, ne vivront pas à l’abri de la peur, de la violence et de l’insécurité quotidienne, il nous sera impossible de prétendre vivre dans un monde juste et égal. »
Antonio Guttieres, Secrétaire général de l'ONU
Le rappel des faits est glaçant. En 2020, 1410 faits de violences ont fait l’objet d’un dépôt de plainte. Rapportés à la population de la Nouvelle-Calédonie, ces faits sont 3 fois plus nombreux qu’au niveau national et sont en augmentation de 24,4% par rapport à 2019. Si le nombre d’homicides est orienté à la baisse (4 en 2020 contre 6 en 2019), les coups et blessures volontaires augmentent de 31,8%. L’année 2021 a débuté avec le double homicide d’une jeune fille de 16 ans et sa mère de 41 ans par le petit ami de la première, âgé de 19 ans et père d’un enfant né le mois précédent. *
Ces drames ne constituent que la face émergée de l’iceberg. Si l’on en croit un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese), une calédonienne sur cinq avoue avoir été victimes d’agressions commises par leur (ex) conjoint en 2017. Selon l’inserm, une femme sur huit a été victime d’attouchements sexuels, de tentatives de viol ou de viol avant l’âge de 15 ans. Pour obtenir d’autres statistiques, il faut remonter à 2003 ! Une étude de l’Inserm en Calédonie estimait alors que 22 % des femmes avaient connues des brutalités physiques et une femme sur huit avaient subies des attouchements sexuels, viol ou de tentative de viol avant l’âge de quinze ans.
Face à cette réalité sociale, douloureuse et accablante, des actions sont entreprises. 90 propositions ont émergées du Grenelle local sur les violences conjugales de septembre 2019. Il était question, entre autres, du lancement d’une étude statistique baptisée «cadre de vie et sécurité », du « téléphone grave danger»… Plusieurs gouvernements répétaient qu’ils feraient « des violences envers les femmes une grande cause de son mandat ». Les gouvernements changent. Le fléau, lui, est toujours présent.
*Extrait du rapport sur la « Situation de la sécurité et bilan 2020 de la lutte contre la délinquance en Nouvelle-Calédonie » (Haut Commissariat de la République en Nouvelle Calédonie)
Réalisation et Production : NC la 1ère
Durée : 70 minutes
Présentation : Steeven Gnipate