LES ROUTES DE L'IMPOSSIBLE
Les Routes de l’impossible

Bénin – Coton à tout prix

Série documentaire - Dimanche 25 décembre 2016 à 20.45

Partout à travers la planète, des hommes et des femmes sont obligés, pour se déplacer et gagner leur vie, de braver mille dangers. Cette série, qui les suit au quotidien, revient pendant les fêtes avec de nouveaux épisodes. Le 25 décembre, direction le Bénin sur les pas des transporteurs de coton.

Au Bénin, le coton représente près de 40 % des exportations. Rien d’étonnant, donc, à ce que le nord du pays, où la culture de la fibre prédomine, vive tout entier au rythme de la récolte, qui a lieu d’octobre à janvier. Durant ces mois, des centaines de camions d’un âge certain sillonnent pistes et routes souvent en piètre état. À leur volant, des conducteurs intrépides et débrouillards, prêts à faire fi de leur sécurité et de celle des nombreux piétons et autres véhicules croisés à longueur de journée pour gagner de quoi survivre. C’est le cas de Zachari. Ancien cultivateur, il a réussi à acheter un vieux tacot qui tient à peine sur ses roues et avec lequel il fait le tour des petites plantations pour charger le coton qu’il achemine ensuite vers une usine. Un travail fatigant et difficile à plusieurs égards. Non seulement, en raison du changement climatique, les récoltes se font maigres, et par conséquent moins rentables, mais en plus les trajets entre les villages s’avèrent toujours éprouvants. Et dangereux, car la lourde cargaison déséquilibre le camion qui risque de se renverser à tout moment. Parcourir une soixantaine de kilomètres sur des chemins défoncés en terre battue demande cinq ou six heures, sans compter les pannes à répétition. Malgré le système D, qui lui permet de remédier aux multiples avaries mécaniques sans trop se ruiner, Zachari avoue son découragement : « Il y a tout le temps des dépenses à faire dessus. Sur cette route, le trajet est très dur pour moi. Le camion souffre aussi beaucoup à force de rouler sur tous ces trous. »

Des titans qui bravent tous les dangers

D’autres, comme Dramane, s’en sortent un peu mieux. Plus fringant, du moins en apparence, son poids lourd n’a « que » une quarantaine d’années et supporte donc des parcours plus longs. Mais pas forcément moins dangereux. À l’instar de Dramane, ils sont nombreux à attendre, parfois des jours durant, devant une usine vétuste, les balles de coton qu’il faut ensuite livrer au port de Cotonou, à l’autre bout du pays, 600 kilomètres au sud. Chargé à bloc avec ses 24 tonnes de fibres de textile, le jeune chauffeur lance son « titan », le surnom qu’on donne ici aux engins comme le sien, sur la grande route à la vitesse maximale : 100 km/h. Pied au plancher, il compte sur « les gris-gris et la prière » pour éviter les accidents. Et à en juger par le nombre d’épaves sur les bas-côtés de la nationale, la protection divine lui est bien indispensable. D’autant plus qu’il lui faut aussi échapper aux bandits qui détroussent régulièrement les voyageurs la nuit tombée. Mais Dramane ne se plaint pas. Sept jours sur sept au volant de son camion, il effectue aussi le transport d’autres marchandises et gagne suffisamment bien sa vie pour subvenir aux besoins de ses trois femmes. Le bonheur, selon lui : « Si j’ai de l’argent, je peux en épouser beaucoup. »

Beatriz Loiseau

Fin d'année 2016

Série documentaire

Durée 52 min

Réalisation Philippe Lafaix

Production Tony Comiti, avec la participation de France Télévisions

Année 2016

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