Mes copines ont du style !

Fascinée par l’évolution historique, sociologique et matérielle du costume, Stéphanie Ovide aime son métier par-dessus tout. Dotée d’un savoir-faire aussi bien scientifique qu’artistique, elle répare les maux du temps. Diplômée d’un master de conservation-restauration textiles du Fashion Institute of Technology de New York, cette Guadeloupéenne déracinée participe régulièrement à des montages d’exposition en France et à l’étranger. Elle travaille en restauration pour des maisons de couture telles que Chanel, Balenciaga, Dior ou Paco Rabanne et intervient également sur les collections textiles du musée du Louvre, du musée d’Orsay, ainsi que sur les collections ethnographiques du musée du Quai Branly. Son savoir-faire est si spécifique que seulement 65 personnes pratiquent la restauration textile à ce niveau de compétences, uniquement des femmes.
Même si son métier ne tient qu’à un fil, laissez-moi vous dire que ma copine a du style !

Française originaire de la Guadeloupe et de la Martinique, passée par l’école des Beaux-Arts de Lyon, Estelle Prudent entend briser l’invisibilisation. Se définissant comme lesbienne et afro-féministe, la jeune artiste associe photographie, collages et pense-bêtes afin de dénoncer les discriminations LGBT et tout particulièrement celles des racisés. Ses œuvres et les différents lieux d’exposition qui l’accueillent ne sont pour elle que des médiums pour ouvrir des débats trop longtemps tus et écouter la parole de ceux qui n’auraient pas osé la prendre avant. Déterminée dans sa volonté d’aider ceux qui souffrent, Estelle Prudent fait de l’art thérapeutique en faisant participer tout autant les modèles qui pourraient poser pour elle que les spectateurs de ses travaux. Elle est présente à toutes les marches des fiertés et photographie ceux qui, comme elle, se battent pour être reconnus pour ce qu’ils sont.
Sans vouloir en faire un cliché, laissez-moi vous dire que ma copine a du style !

Descendante d’une famille d’horlogers et bijoutiers en Nouvelle-Calédonie, Anouk Armand n’imaginait pas suivre le même chemin que ses anciens. D’abord destinée à une carrière de manageuse, elle quitte seule son hémisphère pour s’installer à Paris et suivre des études. Bien que l’isolement familial ne soit pas simple à vivre, elle s’accroche et découvre les pierres précieuses en se spécialisant dans le management de produits de luxe. C’est la révélation. Sa vie prend un nouveau tournant et elle se consacre à la gemmologie, science peu connue. Anouk Armand sait intéresser son auditoire lorsqu’il s’agit de parler de son métier, qui requiert aussi bien des qualités scientifiques, artistiques, historiques que géographiques. Anciennement gérante des stocks chez un négociant de pierres précieuses, elle décide de se lancer dans l’entreprenariat en devenant elle-même joaillère et en créant sa propre marque, Maison Veyret, en hommage à sa famille à Nouméa.
Quitte à payer rubis sur l’ongle, laissez-moi vous dire que ma copine a du style !

Bien que d’origine guyanaise et guadeloupéenne, Evingel se pense comme une citoyenne du monde, sans étiquette, sans limites et sans frontières. Intéressée par tout, cet électron libre, drôle et inventif change de métier comme de chemise, au fil des passions. Mal accompagnée par le système éducatif, elle quitte l’école avant le bac et travaille en restauration. Puis elle part aux États-Unis, revient en France et devient assistante dans une société d’assurance pour gagner sa vie. C’était sans compter sur sa soif créatrice et son goût pour les challenges. Autodidacte, elle devient graphiste, dessine sur des tee-shirts, les vend, crée des bijoux, différents médias, se met à la photographie, mixe en soirée. Elle écrit même un livre, Le manuel du bonhomme, puis elle ouvre une cakerie, fait des gâteaux et invente un jeu, Jamii, sorte de Trivial Pursuit sur les cultures noires dans le monde. Infatigable, Evingel se définit elle-même comme hybride.
Pas besoin de tirer son épingle du jeu, laissez-moi vous dire que ma copine a du style !