« La Guadeloupe face aux risques naturels » est le thème de l'émission de cet fin d'après-midi. Comment sera abordé le débat par les invités de Fabrice Fanfant. Pour le savoir RDV à 17H50 sur Guadeloupe la 1ere ce samedi 02 juin 2018. Sujet d'actualité, puisque nous sommes dans la saison cyclonique.
Les invités seront :
Hughes VELLEYEN, ingénieur civil de l’école supérieure des Travaux Publics, responsable du bureau d’étude techniques « Pierre Angulaire Ingénierie » (44 ans d’expérience). Les bâtiments, publics et privés, sont construits dans le respect des référentiels officiels, qui tiennent compte des risques sismiques, volcaniques, cyclonique et de tsunami… et qui évoluent sans cesse (calculs aux vents…).
Des règles qui sont établies pour sauver les vies humaines avant tout… puis, en second lieu, pour la protection des biens.
Il pourra évoquer une étude menée par Narcisse ZAHIBO, Professeur des universités en physiques, qui a permis d’évaluer, notamment les dégâts que pourrait provoquer un tsunami (hauteur de la vague, …). Son souhait est d’apaiser les inquiétudes des téléspectateurs.
Parmi les infrastructures indispensables à ériger : un incinérateur (pour détruire les déchets suite à un évènement climatique), un centre de télécoms (pour ne pas être déconnecté du monde). Son bureau d’étude est actuellement mobilisé sur deux chantiers majeurs : le Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre et la salle des fêtes des Abymes. Les études internationales et nationales méritent d’être adaptées pour les Guadeloupe.
Est-ce que les écoles de l’archipel, ou encore les bâtisses publiques, sont des constructions fiables ?
Sylvie GENGOUL, directrice régionale de « Guadeloupe La 1ère »
OU Muriel BARTHELEMY, Rédactrice en chef de l’antenne de télé de « Guadeloupe La 1ère »
Plateforme numérique avec experts, pour des infos-prévention (vidéo…), en amont, pendant et après un risque majeur : cyclone, séisme, irruption volcanique, tsunami, chlordécone, sargasses
Gérard BERRY, expert en biodiversité retraité, fondateur de l’Organisation des guides de montagne de la Caraïbe et ancien du Conservatoire du littoral. Face aux risques naturels, c’est à nous de nous adapter. On ne peut pas agir sur les éléments. Si aucune menace ne pèse sur la vie humaine, ni sur les biens… il n’y a rien à faire. La nature n’est pas en danger ; elle saura se régénérer.
En termes de prévention, il faut faire preuve de bon sens : permettre l’écoulement et la libre circulation des eaux de rivières et des eaux usées (fossés, caniveaux…), élaguer les arbres ; il faut savoir où construire… La population Guadeloupéenne est rodée, à faire face aux intempéries (réserves alimentaires, cloisonnement…) En revanche, les autorités pêchent et font mal. Les littoraux, en particuliers sont mal gérés, de longue date… il faut que ces terres à risques soient rachetées et que les constructions soient détruites. Le PPR (Plan de prévention des risques) est récent.
Christian ANTENOR-HABAZAC, ingénieur retraité, passionné de sciences de la Terre et de physique, ancien directeur adjoint de l'Observatoire Volcanologique et Sismologique de la Guadeloupe et ancien du CNRS.
ATTENTION, brume de sable et sargasses ne sont pas des risques, mais des phénomènes naturels.
Les cyclones ont un rôle à jouer, pour le bien-être de la planète : celui de disperser l’énergie et de débarrasser les arbres des déchets.
INVITÉS Skype :
Nadia AGAPE, sinistrée d’IRMA Concordia/St-Martin, infirmière. Locataire de la SIG. Son toit et ses fenêtres sont endommagés depuis la passage de la tempête Irma. La reconstruction est lente et, selon ce qui lui a été annoncé, il lui faudra attendre encore deux mois, avant que les travaux nécessaires pour la mettre à l’abri, soient entrepris. Sur place, les élèves iront aux examens sans avoir vu la totalité du programme. Il y a encore des sinistrés, logés dans des établissements scolaires.
Augustus CASIMIR, président de l’Association des Dominiquais de la Guadeloupe. Le Monde est à la Dominique (diaspora, ONG, etc.), pour aider à la reconstruction, du pays entièrement dévasté par l’ouragan Maria. Mais, déjà, les routes sont en parfait état ! La circulation se fait sans problème.
Les réseaux électriques sont également OK. Jusque dans les petites communes. Toutes les écoles sont rouvertes ; cela dit, les élèves sont regroupés (jusqu’à 50 élèves par classe) en attendant la réparation des bâtiments endommagés. En conclusion : les travaux avancent à grands pas !
Même si beaucoup vivent encore sous des bâches. Le gouvernement a lancé le slogan « Construire bien, construire mieux », pour inciter la population à respecter les normes. Mais le chantier est énorme… c’est aussi une question de moyens et de savoir-faire.
Les Dominiquais sont prêts à toutes éventualités (nouveau phénomène) … psychologiquement… mais pas matériellement.
Gaël MUSQUET, président de l’association « HAND » (Hackers Against Natural Disaster - littéralement "Pirates informatiques contre les catastrophes naturelles"), météorologue de formation et porte-parole de "OpenStreetMap France".
Hugo... ce cyclone a marqué toute une génération... y compris Gaël ! Cet événement, survenu dans son enfance, a été déterminant, pour son orientation professionnelle.
HAND, association de bénévoles, intervient aux Antilles (mais aussi ailleurs, sur le globe : Philippines, Corse...), sur plusieurs axes :
- en amont, il faut aider la population à la prise de conscience des risques. Cette conscience collective s'est perdue avec le temps, vue la rareté des évènements catastrophiques ; les nouvelles générations ont besoin d'une piqûre de rappel. Mais les adultes aussi ! Les réflexes se perdent --> comment réagir quand l'évènement survient ? Quelles réserves faire chez soi (victuailles non périssables, produits de 1ère nécessité, trousse de secours) ? Où aller ? etc. - pas de surgelé !!!). C'est moins le cas pour les cyclones, que pour les séismes et les tsunamis. La mémoire collective a besoin d'être ravivée.
- pendant, avec Narcisse ZAHIBO, professeur à l'université des Antilles, les "hacktivistes" ont identifié et cartographié tous les points hauts de l'archipel, où les Guadeloupéens pourront se mettre à l'abri d'un tsunami.
Ils seront bientôt communiqués. Des panneaux doivent être mis en place, pour les indiquer, à usage des locaux mais aussi des touristes.
Par ailleurs, les "hacktivistes" ont expérimenté un dispositif technologique permettant aux secours de se coordonner et d'être efficaces, grâce à des réseaux de télécommunication plus fiables que ceux des opérateurs traditionnels (via les ondes radio) : c'est l'exercice "Carib Wave", porté par l'UNESCO, qui simule une alerte tsunami (cette année il a été mené à Marie-Galante). Pour plus d'efficacité, il faut que les institutions se greffent à cette initiative... ce qui est de plus en plus le cas.
Qu'est-ce que le "cell broadcast" ? Un système qui permet d'envoyer un message en plein écran de toute une population. Il sert aux alertes enlèvement aux Etats-Unis... et pourrait se révéler très utile en cas d'alerte tsunami. Seulement voilà... il n'existe pas en France. il faut 19 minutes, en France pour diffuser une information 'alerte tsunami.
Là aussi, les réflexes sont à instaurer : ne pas aller chercher les enfants, ne pas prendre de véhicule, aller à pied... Une vidéo contre-intuitive a été réalisée. Le processus ne fonctionnera que si tout le monde joue le jeu.
- après, idem. Le réseau de communication va faciliter la prise en charge des blessés, grâce à une mise en relation des différents services opérationnels (pompiers, ONG, préfecture, CHU...)
Soyons au rendez-vous de ce numéro ce samedi 02 juin 2018 à 17H50
Réalisation: Guadeloupe la 1ere
Production: Guadeloupe la 1ere
Genre: Talk
Présentation: Fabrice Fanfant
Durée: 60mn
Rediffusion: dimanche 03 juin 2018 à 08H00