Grandeurs Nature revient sur les terres du peuple Masai à la rencontre du petit zèbre Punda, qui devra survivre aux différents dangers de la savane.
« Le pelage des lions se marie à la couleur des rochers ; celui des gazelles se fond dans les plaines ; le plumage des oiseaux illumine les arbres ; des tons superbement assortis ; une perfection millimétrée. Mais dans ce tableau, il y a un intrus… Avec sa robe noire et blanche, le zèbre dénote. »
À quoi servent les rayures du zèbre ? À éloigner les enquiquinantes mouches tsé-tsé ? Aucun scientifique n’a encore établi leur rôle précis et, bien loin de l'aider à se camoufler dans le paysage, ces drôles de rayures, qui rappellent nos empreintes digitales, rendent l'équidé bien visible dans la savane. Tant mieux pour ceux venus admirer l'animal, l'observation — notamment de la naissance de Punda — n'en sera que plus facile !
Après douze mois de gestation, la première heure pour ce nouveau-né est cruciale. C'est le temps qu'il lui faut pour apprendre à marcher et à courir, deux « savoir-faire » indispensables à sa survie. Seul un tiers des zébreaux survivent au-delà d'un an. Pendant des mois, le troupeau parcourt des centaines de kilomètres, avec très peu d’interruptions, pour trouver de nouveaux pâturages. Il doit alors faire face aux différents dangers de la savane, et le petit zèbre est une proie très facile. Mais c'est compter sans la ruse* de ces animaux sauvages : pour éviter les prédateurs, ils collent leur troupeau à celui des gnous, moins stratèges et moins agiles, qui servent ainsi d’appâts et sont souvent les premiers à se faire attaquer. Un stratagème qui permet au jeune Punda de survivre aux différentes offensives des félins et des crocodiles.
Mais le zébreau devra faire face à une autre difficulté : à seulement trois mois, alors qu'il n’est pas encore sevré, il doit veiller, avec son père, sur sa mère qui finit par succomber, probablement à cause du syndrome de la colique. Si l’étalon peut protéger le jeune zèbre, il est dans l'incapacité de le nourrir. La seule solution pour Punda est de se faire adopter par une autre jument, ce qui n’arrive que très rarement dans la savane. Après une nuit et une journée sans s'alimenter, le zébreau, très faible, finit par attirer deux juments, dont sa tante. Déjà mère, elle accepte alors de nourrir ce deuxième zébreau jusqu’à son sevrage, lui permettant ainsi de vivre. Adulte, Punda devra défier les autres étalons pour se faire une place dans la hiérarchie du troupeau. Il protégera les siens et guettera les menaces extérieures, les lionnes attaquant souvent par surprise…
Pendant une heure, Grandeurs Nature va à la rencontre de cet animal encore indompté afin de mieux le comprendre, en espérant, un jour, percer le mystère de ses rayures…
Sarah Crétenet
* La ruse du zèbre est à l'origine du nom donné à une catégorie de surdoués : les zèbres (terme introduit par Jeanne Siaud-Facchin).
Réalisé par Laurent Frapat
Écrit par Olivia Mokiejewski et Laurent Frapat
Produit par Magneto Presse