Couple... quitte ou double ?

« L’amour, c’est beaucoup de déception parce qu’on attend beaucoup, peut-être trop. »

Aude, Stéphane, Serge, Nathalie, Mélodie…  sont allés consulter un psy, ou un duo de psy, spécialisé dans la thérapie conjugale. Six couples se sont installés sur les fauteuils face au(x) thérapeute(s) pour tenter de trouver une solution aux problèmes qu’ils rencontrent. Vague à l’âme inexpliqué, rupture envisagée, amour abîmé, routine installée, les maux sont divers mais se rejoignent finalement. Pour certains, le mal-être est difficile à expliquer, alors que pour d’autres, les mots viennent facilement.

Les discussions tournent autour d’un quotidien qui ne leur convient plus, d’un amour qui s’est effrité. Les problèmes évoqués révèlent les fêlures de chacun, dévoilant au passage des peurs, des craintes qui existaient avant leur rencontre. Ainsi, Aude ne trouve sa place ni dans son couple ni dans sa vie de famille, mais ce problème s’était déjà posé lors de son précédent mariage. Ou Nathalie, dont les peurs de manquer (argent et nourriture notamment) détériorent beaucoup sa relation avec Serge. Maris et femmes parlent du quotidien qui les mine, qui a détruit petit à petit la flamme du début. Si la routine a engendré lassitude et éloignement, d’autres facteurs plus graves, comme la perte de proches, ont provoqué la quasi-rupture. Mais tout n’est pas encore perdu car la démarche d’aller consulter un thérapeute prouve leur envie (du moins celle d’un des deux conjoints) de sauver leur mariage, d’y croire encore un peu ou beaucoup. Une démarche qui fait évidemment violence à l’un d’entre eux mais qui semble nécessaire pour crever l’abcès.

En posant leur caméra dans les cabinets de psy, les réalisateurs, Stéphanie Molez et Thierry Kübler, filment une idée de l’amour dans la quotidienneté d’un homme et d’une femme.  Le documentaire Couple… quitte ou double ? n’est pas une radiographie du couple en France mais simplement le portrait de douze personnes questionnées autant dans leur entité de couple qu’individuellement. On les retrouve, en dehors du cabinet, au bord d’une plage ou dans une forêt, seul ou à deux, en train de danser ou chanter. Des chansons qui leur parlent, des chansons symboliques d’un amour entier, perdu ou retrouvé. Une façon de se rappeler que l’amour existe, qu’ils l’ont rencontré mais qu’il s’est égaré en cours de route. À eux de le retrouver ou pas.