Chorégies d’Orange

Roberto Alagna, voix d’or de l’opéra, est à l’évidence l’un des plus grands ténors de la scène lyrique actuelle. On le connaît pour sa générosité scénique et vocale, une générosité qui se mesure aussi à travers son goût pour le partage, tant avec le public qu’avec les artistes. Il apprécie tout particulièrement l’échange et la complicité qui s’opèrent sur scène avec ses partenaires, notamment dans le travail interactif du duo. Sa curiosité et son appétit musical le conduisent aussi à dépasser les frontières de l’opéra pour s’ouvrir à d’autres genres. Artiste complet et adulé du public, il aime sortir des sentiers battus, s’affranchir des conventions et faire des incursions dans la musique populaire. Son éclectisme l'a souvent amené à se produire avec des artistes de variétés. Pour lui, il n’existe de barrières ni entre les artistes ni entre les genres.
L’attachement de Roberto Alagna pour les duos est donc le fil rouge de ce programme qui se place, à son image, sous le signe du partage. Le film s’articule autour d’une alternance d’images d’archives des plus beaux duos de variétés et d'opéra de Roberto Alagna, des réactions de ce dernier au moment où il les redécouvre et des extraits d’interviews de certains de ses partenaires de scène qui évoquent leur souvenirs de ces instants musicaux partagés.

Le Théâtre antique d’Orange accueille, pour cette nouvelle saison des Chorégies, l’une des œuvres les plus puissantes et les populaires du XIX^e siècle : la Neuvième Symphonie de Beethoven. Certains passages, comme « l’Hymne à la joie » ou le célèbre thème du premier mouvement, n’ont cessé d’être utilisés pour le cinéma et la télévision, au point que cette symphonie fait aujourd’hui partie du patrimoine musical universel.
Dans cette œuvre, composée entre 1822 et 1824, Beethoven exprime sa vision de la liberté, de la fraternité et de la conquête du bonheur. Ici, c’est l’Orchestre philharmonique et le Chœur de Radio France, dirigés par l’illustre Myung Whun Chung, qui exprimeront cette vision du compositeur en interprétant cette œuvre majeure du répertoire classique. Des solistes de renom les accompagneront : la soprano Ricarda Merbeth, la mezzo-soprano Sophie Koch, le ténor Robert Dean Smith, et la basse Samuel Youn.
Le décor de cette interprétation sera exceptionnel : tout au long du concert, sur l’immensité du mur du théâtre antique, de majestueuses projections de la Frise Beethoven, peinte en 1902 par Gustav Klimt et conservée au Palais de la Sécession de Vienne, viendront illustrer à la fois « l'aspiration au bonheur de l'humanité souffrante, qui cherche son apaisement dans les arts » (Gustav Mahler) et le rêve d'œuvre d'art totale chère au peintre, réunissant la peinture, la musique et l'architecture.