C’est la même pièce qui se rejoue tous les jours à Lyon, Nancy, Strasbourg, Paris et même à New York. Banquettes en moleskine, miroirs embués, serviettes et nappes blanches, le décor est planté. C’est une brasserie.
A l’origine, la brasserie restaurant est directement liée avec la brasserie qui fait de la bière. Et comme l’Alsace et la Lorraine excellent dans ce domaine dès le XIX siècle, voilà qui nous ramène aux familles de l’Est qui ont bâti des empires en mêlant malt et houblon. Mais c'est à Paris, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, qu'est née véritablement la brasserie telle que nous l’entendons. Car si la brasserie est affaire d’Alsaciens et de Lorrains, son histoire concerne autant Paris que l’Est de la France.
La belle époque, les années folles, après guerre... les brasseries sont devenues des lieux emblématiques de la vie parisienne et, pour les étrangers, l'un des symboles de l'art de vivre "à la française". Du coup, le concept s'exporte et l'on retrouve des brasseries aux USA, en Chine, en Russie... Ainsi, à New York, quand on veut mettre le chic parisien à la carte, on crée des restaurants imitant les brasseries parisiennes.
Jean-Louis André décortique, tire les fils de cette histoire en allant à la source, en Alsace et en Lorraine. Ecrit comme une saga, le film embrasse plus d'un siècle d'histoire de France et, à travers cette épopée de brasseries, nous fait revivre quelques moments forts de la vie culturelle, politique et artistique du XXe siècle.
En racontant comment des Alsaciens et des Lorrains ont quitté un jour leur village natal pour vendre ailleurs la bière qu’ils brassaient, ce film questionne un mythe : celui qui a conduit les descendants des brasseurs de bière alsaciens et lorrains à brasser, un siècle plus tard… l’air parisien.