La Maison des Maternelles

Six mois après le début de l’aventure de La Maison des Maternelles, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Agathe Lecaron : Je me sens complètement à ma place ! Professionnellement, c’est l’émission dont j’avais envie, où la parole est libre, où il n’y a pas de tabou et où tous ont leur place, car chacun est un expert dans son domaine. Je suis le chef d’orchestre de cette petite bande formidable et suis fière du contenu de cette émission où interviennent également des spécialistes motivés. Je me sens d’autant mieux que je suis la téléspectatrice cible, et que tous les sujets m’intéressent.

Quels sont les sujets qui parlent le plus aux mamans ?

A. L. : Tous ceux qui ont trait à la grossesse et au tout-petit. Les femmes en congé maternité sont notre cœur de cible. Pendant cette période où on est très fragile, trouver un endroit où on rassure, où on vous accompagne et vous enveloppe est formidable : c’est ce qu’on essaie de leur offrir chaque matin ! Les sujets très pratiques — accouchement, diversification alimentaire du bébé… —, qui touchent aux questions juridiques ou plus graves comme l’IVG font toujours beaucoup d’audience. C’est une émission qui parle avant tout de la femme, de ses droits et de son intimité. 

Qu’est-ce qui vous fait prendre conscience de l’impact de La Maison des Maternelles ?

A. L. : Dès que je rencontre des parents, je me rends compte à quel point l’émission est suivie, et je suis fière d’en être l’emblème. Beaucoup de femmes sont isolées et ont besoin de partager leurs questionnements. Quand on parle des peurs de l’accouchement, on n’hésite pas par exemple à soulever les problèmes gastro ou de sexe après l’arrivée du bébé. On essaie de libérer la parole, d’aller plus loin dans le « sans tabou ». Le décor s’y prête car c’est une vraie maison. Les témoins qui viennent disent souvent qu’ils s’y sentent très bien, loin de la froideur d’un plateau de télévision : cela est propice aux confidences. Pour les femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher, comme moi, c’est un tel bouleversement qu’on a envie de voir et d’entendre d’autres mamans pour mettre son propre accouchement ou ses problématiques en perspective. La rubrique « Mamans du bout du monde » permet ainsi aux jeunes mères de déstresser un peu, de découvrir qu’on fait différemment à l’étranger, que finalement les bébés sont programmés pour survivre, et surtout qu’on est très bien lotis en France !

Vous recevez de plus en plus d’invités connus dans « Informer ». Comment les choisissez-vous ?

A. L. : La plupart du temps, ils sont parents, mais il y a aussi des personnalités qui font rêver les plus jeunes, comme le rappeur Black M. Autre exemple, Armel Le Cléac’h est un héros pour les enfants : ce sont eux qui lui ont posé directement leurs questions en vidéo. Il est aussi papa, et la façon dont il a géré l’absence pendant les deux mois du Vendée Globe nous intéressait.

Quels sont les sujets à venir ?

A. L. : Nos expériences de parents nourrissent l’émission. Les sujets qui concernent les angoisses me tiennent particulièrement à cœur : pendant la grossesse, après l’accouchement, les premiers jours après le retour de la maternité… Mon propre vécu me donne aussi une légitimité pour rassurer les jeunes mères. Un jour, un psy a dit sur le plateau : « Quand on accouche d’un enfant, on accouche aussi de soi »… Tout ce que je vis en tant que maman est une nouvelle aventure et notre rendez-vous me permet d’aborder un très large spectre de thèmes ! C’est un grand privilège.

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier