Zarafa

On connaissait Rémi Bezançon pour ses comédies romantiques à la française comme Le Premier Jour du reste de ta vie (2008), Un heureux événement (2011) ou encore Nos futurs (2015). Pour Zarafa, il s’associe avec Jean-Christophe Lie, superviseur des effets visuels sur Kirikou et les bêtes sauvages (2005) ou encore La Tortue rouge (2016), autant dire un des cadors de l’animation française. Et il fallait au moins ça, tant l’exercice diffère de ce dont a l’habitude le réalisateur. « Au départ, je croyais qu’en faisant un film d’animation j’allais pouvoir faire tout ce qui est impossible en prises de vues réelles. Moi qui aime que tout aille vite, j’ai appris à mes dépens que l’animation était l’école de la patience et de l’humilité », explique Rémi Bezançon.
Réalisé en 2D, le film comporte 1 195 plans et a mobilisé 250 personnes réparties sur 8 studios d’animation différents. Produit à la cadence d’une seconde et demie animée par jour, Zarafa aura demandé onze ans de production (de l’écriture du scénario à la sortie en salle). Et le résultat est à la hauteur du travail investi : le graphisme parfait se met au service d’un plaidoyer efficace pour la tolérance et la cause animale.
Conte initiatique sous forme de road-movie, l’histoire est celle d’une amitié entre Zarafa, une girafe offerte au roi de France Charles X par le pacha d’Égypte, et Maki, un enfant de 10 ans. Ensemble, ils vont parcourir les milliers de kilomètres qui séparent le Soudan de Paris. Ils pourront compter sur Hassan (Simon Abkarian) et l’explorateur Malaterre (François-Xavier Demaison) pour franchir les obstacles qui se dresseront sur leur route.

Ludovic Hoarau