CONTRE VENTS ET MAREES
Dans les profondeurs des eaux calmes de la baie de Mizuyama au nord du Japon, se cache un trésor bien fragile.
Ici, jusqu’à récemment, comme chaque année le miracle de la vie opérait, des millions de petits œufs allaient éclore pour donner naissance à de jeunes huîtres. Une fois formés, leurs naissains seraient envoyés dans bon nombre de pays du monde entier pour entamer le long cycle de maturation au terme duquel, les huîtres seraient consommées. Mais la pouponnière aux fruits de la mer n’a malheureusement plus l’allure du sanctuaire immaculé d’autrefois.
Le 11 mars 2011, à 130 km des côtes un peu plus à l’est, un tremblement de terre d’une magnitude 9 sur l’échelle de Richter est ressenti jusqu’au cœur même de la ville de Tokyo. Il laisse présager pour les nombreux pêcheurs qui connaissent la région une catastrophe sans précédent. Quelques minutes plus tard, alors que la mer semble s’être soudainement retirée, un tsunami d’une hauteur de 30 m engloutit toute la côte sur son passage faisant près de 20.000 victimes. L’économie entière d’une région est anéantie. A des kilomètres de là, la centrale de Fukushima commence à donner de sérieux signes de faiblesse, le chaos est total. Le Japon plonge alors dans l’une des heures les plus sombres de son histoire.
Au lendemain de la catastrophe, la baie de Kessennuma a des allures d’apocalypse que même les mots ont encore du mal à décrire. Le temps s’est arrêté pour des millions de familles, déchirées par le silence des proches qui manquent encore à l’appel. A l’heure des commémorations de cette funeste tragédie, 2 ans après, les cicatrices sont encore vives et l’émotion palpable dans chaque mot qui cherche le souvenir.
Essayer de raconter, se raconter et peut-être trouver le moyen de se reconstruire.
Un documentaire de 52 minutes
Réalisation : Nicolas Deschamps
Un coproduction : Sendai Broadcasting enterprise / MC4 Productions.