Les Pionniers de la télé

Ils s’appellent Pierre Sabbagh, Pierre Tchernia, Pierre Dumayet, Jacques Sallebert, Georges de Caunes, Claude Darget… Au lendemain de la guerre, cette bande de jeunes gens s’installe au 15 de la rue Cognacq-Jay pour créer les programmes d’un média alors à ses balbutiements : la télévision. Bientôt, ils vont être rejoints par d’autres passionnés tels que Jean Nohain, Henri Spade, Pierre Bellemare ou Raymond Marcillac. Des femmes comme Jacqueline Joubert, Catherine Langeais et Jacqueline Caurat, les premières speakerines, vont elles aussi participer à cette aventure extraordinaire. Ensemble, avec très peu de moyens mais beaucoup d’ingéniosité, ils vont inventer le journal télévisé, les émissions de variétés, les jeux, les rendez-vous sportifs.

Les premiers pas du petit écran

C’est aussi dans les années 1950 que naissent une émission de cuisine avec Raymond Oliver, La caméra explore le temps d’Alain Decaux et André Castelot, La Vie des animaux, Le Petit Conservatoire de la chanson de Mireille, un magazine féminin, des feuilletons à succès, les retransmissions de catch et de rugby commentées par Roger Couderc, et bien d’autres programmes. Des concepts qui feront leurs preuves et qui inspireront par la suite des générations de producteurs et d’animateurs. Dans quelles circonstances ces émissions ont-elles vu le jour ? Qu’est-ce qui a fait la popularité de la télévision ? Au travers d’images d’archives, plus ou moins connues mais toujours captivantes, retour sur les premières années du petit écran.

EXTRAITS

Jean Nohain : « Nous étions absolument innocents. On ne savait pas du tout comment faire de la télévision. Nous avons appris notre métier sous les yeux des téléspectateurs. »

Pierre Tchernia : « Personne ne s’intéressait à la télévision. Il y avait 3 000 postes, et 2 500 ne devaient jamais servir. De toute façon, il y avait si peu de programmes… »

Pierre Dumayet : « Au moment où Sabbagh a commencé le journal télé, personne à la radio ne voulait la quitter pour aller à la télé. »

Pierre Sabbagh : « À ce moment-là, avoir le culot de faire un journal quotidien qui tombe à heure fixe plusieurs fois par jour, il fallait être fou, et j’avais autour de moi des gens fous : Tchernia, Dumayet, Sallebert, de Caunes… »

Jacqueline Joubert : « Je suis rentrée à la télé en 49, on venait à peine d’avoir le droit de vote ; les femmes étaient des objets, c’était “sois belle et tais-toi”. J’étais entourée d’hommes, c’était difficile. »