« J’ai toujours été très ému en découvrant les chiffres concernant l’effondrement des espèces animales. Un million d’espèces sont menacées de disparition selon l’ONU. Toutes les vingt minutes environ, un animal ou une plante s’éteint. Comment rester les bras croisés quand on sait que le nombre d’animaux sauvages a baissé de 50 % en quarante ans et que nous sommes à la veille de la « sixième extinction de masse » (la dernière étant la disparition des dinosaures) ?
Partir sur le terrain m’a redonné de l’espoir. Nous avons découvert que, derrière chaque espèce qui meurt, des combattants se lèvent et sont capables de déployer des trésors d’ingéniosité. Les esturgeons européens viennent d’être sauvés grâce à la procréation médicalement assistée. Un lynx sauvage français vient de bénéficier d’une première mondiale : un dentiste lui a installé une prothèse et une dent en métal pour le remettre d’aplomb après une collision avec une voiture. En Bretagne, des militants ont réussi à protéger la dernière colonie de macareux français en lui réservant une île totalement interdite aux hommes. Ces belles réussites sont un appel à l’action. La mobilisation porte ses fruits.
Nous avons enquêté sur le trafic de pangolins, mis en lumière par la crise planétaire que nous traversons. Aujourd’hui, les Camerounais prennent conscience qu’il faut protéger cet animal, le mammifère le plus braconné de la planète.
De son côté, Hong Kong ne laisse plus entrer sur son territoire les ailerons de requins issus d’espèces menacées. Il était temps. Malgré tout, il reste beaucoup de travail : nous avons visité des supermarchés en France qui vendent au rayon poissonnerie une espèce de requin protégée et de l’huile de foie de requin au rayon parapharmacie. Ce n’est plus tolérable. Ces espèces sont massacrées en mer alors qu’elles sont indispensables à tout l'écosystème marin et à la survie de l’homme. »