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Cinéma

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Pour reconquérir sa femme, Simon va prendre le risque d’aider, en secret, un jeune réfugié qui veut traverser la Manche à la nage.

À Calais, Bilal, jeune sans-papiers kurde, rêve d'aller en Angleterre pour y retrouver Mina, sa petite amie et devenir footballeur professionnel, dans son équipe favorite : Manchester United. Il fait appel à un passeur et embarque à bord d'un poids lourd avec d'autres migrants. Repéré et arrêté par la police car il n'a pas réussi à retenir son souffle assez longtemps pour ne pas se faire détecter, Bilal décide de prendre des cours de natation pour traverser la Manche, à la nage.

Il se rend à la piscine municipale, où il rencontre Simon, un ancien champion de France de natation, devenu maître-nageur. Celui-ci traverse une période difficile ; il est en train de divorcer de Marion, qui œuvre, par ailleurs, dans une association d'aide aux sans-papiers.

Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon va prendre le risque d’aider le jeune réfugié.

Avec Vincent Lindon (Simon), Fırat Ayverdi (Bilal), Audrey Dana (Marion), Derya Ayverdi (Mina), Patrick Ligardes (Le voisin), Thierry Godard (Bruno Selim), Akgül Selim (Zoran), Fırat Çelik (Koban)...

 

(c) Guy FERRANDIS - © Nord-Ouest Films / Orange Studio / France 3 Cinéma / CRRAV

 

Un film de Philippe Lioret

Produit par : Christophe Rossignon

Production : Nord-Ouest Films
 

Durée : 1h55

Année : 2009

Genre : Drame

Pays : France

© Nord-Ouest Films / Orange Studio / France 3 Cinéma / CRRAV

Qu’est-ce qui vous a touché dans WELCOME ?
Quand Philippe m’a parlé de cette histoire, elle m’a immédiatement emporté. Je me souviens qu’à la fin d’un déjeuner ensemble, je lui ai dit que je ne lirai le scénario que par plaisir. J’étais déjà certain de vouloir faire ce film. Plus tard, après l’avoir lu, je l’ai appelé pour lui dire à quel point j’étais emballé par ce très beau mélange de rugosité et de tendresse, et qu’il fallait que nous tournions vite tant j’étais impatient. Ce que j’aime dans le cinéma de Philippe, c’est qu’il arrive à s’emparer d’un sujet très fort - en l’occurrence, le sort des réfugiés à Calais -, mais qu’il ne l’aborde pas frontalement. Il préfère s’attacher aux personnages, à leur affectif, à celui de Simon et à celui de Bilal, car tout est lié dans ce film : la petite histoire et la grande. La dramaturgie en est d’autant plus forte.

Est-ce que Philippe Lioret vous a parlé de Simon ?
En quelques mots seulement. En réalité, on a surtout parlé d’infimes détails. Ce sont des éléments instinctifs qui campent un personnage. Pendant le tournage, on a discuté des heures au bar de l’hôtel - mais pas forcément du film. On parlait de la vie, des femmes, de nos enfants, des films qu’on aimait...

Comment vous êtes-vous approprié le personnage ?
Encore une fois, ce sont les détails qui m’intéressent. Au cinéma, je pense que l’habit fait le moine. Dans les scènes de piscine, je me focalise sur la manière dont tombe mon survêtement, sur mes claquettes de maître-nageur. Ce qui compte pour moi, c’est de savoir si l’apparence du type que je joue est crédible : les chaussures, le sifflet, le T-shirt et un peu de ventre aussi. Simon est un ex-nageur professionnel qui, depuis qu’il a abandonné la compétition, a pris du poids. Alors, pour devenir Simon, j’en ai pris moi-même, pour « faire le poids ». Tout doit sonner juste, les personnages, les sons qui résonnent dans la piscine, tout. La psychologie arrive après ; j’attaque d’abord la forme, le fond vient après.

Comment s’est passé le début du tournage ?
À peine arrivé à Calais, un samedi soir, Philippe m’a amené au « quai de la soupe » où les réfugiés viennent se nourrir. En en repartant, on en a croisé trois et on les a pris en voiture. Ils étaient dans un état de dénuement total, mais ils avaient le sourire. À leur demande, on les a déposés dans un endroit désert qui ressemblait à une immense décharge, pas âme qui vive et pas une habitation à la ronde. Ensuite, sans un mot, Philippe m’a déposé à l’hôtel. Cela se passait de commentaire. Ce sont mes tout premiers moments à Calais et j’avais vu ce qu’il fallait voir. Dès le lendemain, on a commencé le tournage.

Philippe Lioret explique que vous anticipiez ses demandes.
Tant mieux. C’est tout ce que je recherche dans mon travail : bouger comme l’a imaginé le metteur en scène en écrivant le personnage et m’arrêter au moment et à l’endroit même où l’on s’aperçoit tous les deux qu’il fallait le faire. Quand on arrive à cette osmose - et c’est rare d’y arriver, on sait lui et moi que ça sonne juste.

Vos personnalités à tous les deux auraient pu susciter des conflits très durs.
Absolument. Beaucoup de gens qui nous connaissent tous les deux craignaient qu’on soit en conflit. Et c’est très exactement le contraire qui s’est produit : il n’y a jamais eu le moindre moment de doute ou d’absence de confiance de l’un envers l’autre. C’était comme si nous étions faits pour tourner ce film ensemble. Malgré plusieurs rendez-vous manqués sur ses autres films, j’ai toujours su au fond de moi qu’il y aurait un jour cette grande rencontre entre nous. J’ai eu l’impression de rencontrer mon double.

Comment s’est passé le tournage avec Firat Ayverdi, qui interprète Bilal ?
Je ne l’ai considéré ni comme un gamin, ni comme un comédien non professionnel. Les premiers jours, je l’impressionnais un peu mais, très vite, il s’est détendu et on a fini par établir une sorte de rapport père-fils. Du coup, j’avais l’impression d’être aussi protecteur avec lui sur le plateau que Simon l’est avec Bilal.

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