Venez découvrir ou redécouvrir le nouveau spectacle de la troupe du Wetr intitulé XÖTR
La tradition comme lien intergénérationnel
Lorsque son père propose à Jean-Georges Hnamano (Drengen) de créer le prochain spectacle de Wetr Kréation en salle Sisia au centre culturel Tjibaou à son retour de métropole, Drengen pense immédiatement à tous les anciens qui ne sont plus.
Ce spectacle est un pont entre les générations, un hommage aux anciens, à la première génération du Wetr et une transmission du savoir, du geste, à la nouvelle génération.
Un mot s’impose alors à son esprit comme une évidence : XÖTR.
Le concept et l’histoire
XÖTR a de multiples significations.
XÖTR est utilisé pour représenter chaque étape de développement de l’homme, depuis son état de nourrisson à celui d’ancien, en passant par l’âge adulte. Il signifie également ‘qui prend de l’ampleur’. Il symbolise la culture de l’igname. Il s’utilise enfin dans le processus de construction de la case traditionnelle.
Tous les sens de ce mot sont extrêmement forts et liés à la tradition. Ils contiennent tous cette idée de développement, de mouvement.
C’est à partir de ces nombreux sens que Drengen a construit les différents tableaux de ce spectacle.
Ce spectacle comportera également des clins d’oeil aux précédents spectacles réalisés en salle Sisia. C’est quelque chose qui tient à coeur à Drengen, qui a dansé sur les 4 précédents spectacles de la troupe du Wetr dans cette salle. Il ressent les esprits ; il entend leur écho ; les souvenirs refont surface par flash.
Avant le peuplement par les êtres premiers, il y avait les animaux. Ces animaux qui sont aujourd’hui devenus des esprits, des anciens’ dit Drengen.
Ce spectacle retrace la vie d’un danseur, son vécu, du début à la fin de sa vie et montre son évolution grâce à ses acquis. Il traduit l’évolution de la troupe du Wetr depuis sa création il y a plus de vingt ans.
C’est un renouveau de la danse à partir d’une base traditionnelle, une revalorisation des danses et chants traditionnels du Wetr.
Ce spectacle n’est pas une transformation mais une revalorisation de la tradition. La tradition c’est pas à conjuguer au passé, elle se vit au présent et s’enrichit. Danse et chants polyphoniques seront au rendez-vous. Petite nouveauté : un clavier et une guitare seront également présents, symboles de la mixité culturelle et de l’interaction de la tradition et du monde contemporain.
Passage de témoin
Drengen veut transmettre à la nouvelle génération de danseurs ce qu’il a appris au fil de ses expériences à travers le monde.
Pas de sélection, pas de casting. Le choix des danseurs s’est fait naturellement en fonction de leurs disponibilités. Chaque danseur a sa propre personnalité, chacun exécute un mouvement à sa manière. "La danse, c’est l’expression de soi" comme l’indique très justement Drengen.
‘La transmission à travers le geste’, ‘la danse, gardien de la culture’ selon Drengen.
TROUPE DE KUMO
« Chant et danse de Kumo » (Coordination : Elia Kuiesine)
Cette troupe de danse existe depuis trois ans à l’initiative de Pascal Tupaisi. La chorégraphie est assurée par Moise KUIESINE et par Kakoa IPIJOXU. La troupe de Kumo présentera un spectacle 30 minutes avec 17 danseurs traditionnels, et interprétera également une composition scénique dédiée au festival des arts du Pacifique de Guam.
TROUPE DU WETR
« Chant et danse de Wetr » (Coordination : Joseph Hnamano)
Tout a commencé en 1992 alors que les îles Cook accueillaient la VIème édition du festival des arts du Pacifique. La troupe verra ensuite le jour par le voeu du grand chef du district. Aujourd’hui dans le cadre de du week-end culturel Wetr, la troupe proposera des chants traditionnels dont le féhoa, chant qui honore les 3 grandes chefferies. La troupe se compose de danseurs des anciennes générations ainsi que des jeunes générations. Elle présentera un spectacle d’une durée de 30 minutes mêlant danse et chant.
GROUPE DE MUSIQUE JAMAS (Coordination : Drengen Hnamano)
Très récente, la nouvelle génération d’artistes musicaux du Wetr est sur le point, cette année, de sortir son premier album. Jamas regroupe les jeunes de la tribu de la chefferie du district du Wetr appelée Nathalo. Les visiteurs auront le grand plaisir de divertir leurs oreilles avec des musiques aux styles multicolores, allant du chant traditionnel au kanéka en passant par le reggae moderne.
SLAMEUR (Coordination : Rémy Hnaij)
Originaire de la tribu de Siloam à Lifou, il fait partie de la délégation des artistes qui partira pour Guam à l’occasion du festival des arts du Pacifique. Rémy, allias Resh (un des précurseurs du rap local), nous proposera un spectacle de slam en drehu d’une durée de 10 à 15 minutes. Il s’adressera, entre autres, à la jeunesse du pays, notamment celle qui n’écoute plus les parents et qui participe activement à la montée de la violence et de l’insécurité au sein de la société néocalédonienne. A travers son slam, Resh, vêtu d’un costume traditionnel, fera briller la coutume kanak.
CONTEUR / CASE (Coordination : Etienne HNAWANG et Michel WAHIOBE)
Originaires de Lifou, les deux anciens auront l’opportunité d’expliquer au public la structure et la symbolique de la case sous forme de contes et légendes, en vue d’illustrer la philosophie de cette construction respectueuse et fabuleuse. Leur prestation durera plus de 30 minutes.
SCULPTEURS (Coordination : Dickë ISSAMATRO et Elie DRAIKOLO)
Deux personnalités dans le monde de la sculpture au sein du district ferons découvrir au public leurs mondes et leurs passions par des démonstrations et la mise en place d’ateliers de sculpture sur bois durant les deux jours festifs. Ils proposeront également à la vente des oeuvres sculptées contemporaines.
ARSTISANAT TRESSAGE (Coordination : Ijane Sailuegejë, Toa Wahona, Jacqueline Taune et Alice Hmana)
Superbes artistes du tressage des plantes locales, ces jeunes femmes motivées et passionnées feront voyager les visiteurs en travaillant sur les feuilles de cocotiers et de pandanus en proposant différentes formes telles que des tortues, des lézards, des serpents ou encore des couronnes. Elles proposeront des démonstrations de tressage, animeront également des ateliers conviviaux auxquels le public pourra participer et exposeront certaines de leurs oeuvres qui seront disponibles à la vente.
MÉDECINE TRADITIONNELLE (Coordination : Josyane Kaemo, Simone Geihaze et Haetre Sailuegejë)
Trio incontournable du district, elles défendent les valeurs médicinales des plantes sur la belle île de Lifou. Pour que les visiteurs puissent voyager, elles mettront en place une exposition de panneaux explicatifs sur différentes plantes aux vertus médicinales sur un stand situé à l’espace Pérui durant tout le week-end.
Elles organiseront et animeront aussi des visites sur les plantes médicinales du chemin kanak (le samedi 23 avril à 10h00 et 15h00 et le dimanche 24 avril à 10h00 et 14h00) par groupe de 25 à 30 personnes maximum. Le départ des visites aura lieu au niveau de la borne d’accueil du village 1 et mettront en lumière le chemin kanak dans toute sa splendeur. Les cinq étapes de la vie de Téa Kanake seront animées par la présentation spécifique des plantes médicinales liées à l’évolution du nouveau-né passant par la mort et la résurrection. Elles seront animées par divers acteurs potentiels à chacune des cinq étapes. À la cinquième étape, les mamans proposeront une activité ludique sur les plantes médicinales en faveur des enfants.
CUISINE TRADITIONNELLE (Coordination : Ijane Taine, Toa Wahona, Jacqueline Taune et Alice Hmana)
Ces grandes dames proposeront des dégustations gratuites de plats traditionnels aux visiteurs le samedi 23 avril à 15h00 et le dimanche 24 avril à 14h00. Le public pourra gouter et apprécier quelques saveurs typiques de la tradition culinaire du district du Wetr.
Au menu, un plat à base de coeurs de cocotiers et de crabes de cocotiers (Hunepenhu) le samedi 23 avril et un plat à base de roussette, poisson et igname le dimanche 24 avril.
Seront également disponibles pour la dégustation du miel et de la vanille de Lifou présentés par Martial Ehnyimane et Hilen Wadriako, qui sont connus pour leur précision et leur passion de la nature. Les visiteurs auront l’opportunité d’apprécier leur stand d’exposition de miel et de vanille et ses dérivés, et pourront se procurer des pots de miels produits par ces apiculteurs.
GROUPE DE MUSIQUE JJNS « jamais je ne saurai » (Coordination : Osman Wacapo)
Groupe de musique formé à la fin des années 1990 par des jeunes de la tribu de Nang à Lifou, le groupe JJNS s’inscrit dans la mouvance du kanéka des îles. Le groupe a vu se succéder, depuis ses premiers pas, plusieurs générations de musiciens. Le répertoire s’est enrichi par l’apport d’une nouvelle génération de jeunes musiciens. Néanmoins, JJNS est resté fidèle à la tradition de la musique des îles, mélodique et fondée sur des arpèges folk. S’ouvrant aux musiques du monde, le groupe reste fortement attaché à ses origines, à la musique traditionnelle et aux rythmes du kanéka des îles dans la lignée de ses ainés. On trouve ainsi dans leur répertoire de nouvelles compositions et des reprises en hommage aux anciens.
GROUPE DE MUSIQUE ZAVELILO ET KNZ (Coordination : Axel Ajapuhnya )
Ce groupe est originaire de Lifou et regroupe les jeunes des tribus de Luecilla (dont le surnom est ’’Zavyrob’’) et Hnapalu (dont le surnom est ‘’Lilozur’’) dans le district du Wetr. Originellement créé à l’initiative du pasteur Thomadra Caihe dans le but de rassembler les jeunes installés sur le Grand Nouméa pour des raisons scolaires ou professionnelles, le groupe sort un premier album en 2005 intitulé « Ma cabane ».
Suite à la disparition du Père du groupe la même année, la dynamique s’essouffle peu après, avec notamment le départ de certains membres en Métropole afin de poursuivre des études supérieures.
Dix ans après, une nouvelle génération reprend le flambeau et sort en 2015 un second opus « C’est le sourire que je veux », qui est la devise des deux tribus. Comme à ses origines, le groupe compose des titres aux couleurs kanéka-reggae agrémenté d’influences de musiques extérieures donnant une sonorité un peu « world music ». Les textes en drehu, français et anglais, abordent des thématiques telles que la vie en tribu, les problématiques qui se posent à la jeunesse dans le monde actuel ou encore la religion. À travers ses textes, le groupe Zavelilo espère véhiculer des messages de paix, d’unité, d’amour et de tolérance.
KNZ, groupe de danse formé pendant les vacances scolaires de janvier 2016, représente la danse dans toute son ampleur. Ces danseurs de Luecilla accompagnent de manière innovante et impressionnante le groupe musical et donnera au public une prestation en feu.
GROUPE DE MUSIQUE YOMEREVE (Coordination : Osman Wacapo)
Regroupé autour de son leader Yaël Sinyeu, originaire de la tribu de Jokin à Lifou, le groupe de musique est constitué de jeunes musiciens de différentes tribus de l’île. S’ouvrant aux musiques du monde, le répertoire du groupe est très éclectique, mariant les styles et les influences des musiciens autour des compositions de son leader. Le groupe répète depuis trois ans à la maison de musique de Sainte-Marie. Les thèmes abordés par les chansons sont le vivre-ensemble, l’amour et la vie dans les îles.
GROUPE DE MUSIQUE LAVALEY (Coordination : Landry Elia)
Le groupe Lavaley est un groupe de musique originaire de la tribu de Ciole Kirinata de Lifou. Il est composé de musiciens venant de toute l’île de Lifou. Il a été créé en 2004 par plusieurs jeunes de la tribu de Zéolyl avec comme leader Jyo. Le groupe Lavaley a sorti trois albums (Keny, Ymas et Ajang).
FUSION DES DANSEURS DU WETR (Coordination : Joseph Hnamano)
Le grand chef a demandé aux 17 tribus du district de monter et développer les danses respectives de leurs tribus en vue de mettre en exergue la culture du Wetr dans toute son ampleur.
L’idée du dignitaire a mûri au sein des différentes tribus et chaque groupe a développé sa chorégraphie et son style de danse. Les tribus ont ainsi petit à petit réalisé la fusion des troupes afin de présenter un grand spectacle impressionnant d’une durée de 12 minutes.