Que la fête commence…

Depuis la mort de Louis XIV en 1715, Philippe d’Orléans assure la régence du royaume de France. En Bretagne où sévit la famine, une révolte éclate en 1719, conduite par le marquis de Pontcallec, noble sans le sou. Il décide avec ses pairs de venir parlementer à la cour dans l’espoir d’obtenir l’indépendance de la province. Mais le Régent subit la forte personnalité de l’abbé Dubois. Cet intrigant poursuit ses propres ambitions, quitte à écraser dans le sang cette révolte bretonne balbutiante…

Deuxième long-métrage de Bertrand Tavernier, après L’Horloger de Saint-Paul, Que la fête commence… passe au crible un pan de l’histoire de France. Brossant la vie dissolue, entre ripaille et parties fines, du régent Philippe d’Orléans, Bertrand Tavernier dépoussière le « film en costumes » et montre la décadence du pouvoir dans une chronique tragi-comique. Le magistral Philippe Noiret endosse le costume du Régent lucide, désabusé et libertin, Jean Rochefort excelle dans la peau de l’odieux ministre cynique et intéressé, tandis que Jean-Pierre Marielle prête ses traits au nobliau chevaleresque et idéaliste. Outre ce trio d’acteurs au sommet de leur forme, de nombreux comédiens alors peu connus font des apparitions : Nicole Garcia, Michel Blanc, Thierry Lhermitte, Christian Clavier… Portée par des dialogues truculents, cette fresque cocasse remporta 4 César en 1976 (meilleur réalisateur, meilleur acteur dans un second rôle pour Jean Rochefort, meilleur scénario et meilleurs décors).