Un hacker de génie, informaticien asocial le jour et cyber-justicier la nuit, est approché par un mystérieux anarchiste baptisé « Mr. Robot ». Thriller politico-social au rythme haletant et hypnotique, la série phénomène, récompensée aux Golden Globes 2016, arrive sur France 2.
Lumière tamisée qui filtre des persiennes. Ambiance feutrée d’un cabinet médical new-yorkais. Professionnelle, la psychiatre demande avec empathie : « Qu’est-ce qu’il y a dans la société qui vous déçoit tant ? ». Le jeune homme qui lui fait face est solitaire, angoissé, dépressif, il n’a de relation qu’avec une amie d’enfance et passe l’essentiel de son temps devant un ordinateur. Il a en effet toutes les tares de l’asocial. Les yeux dans le vague, il hésite à répondre. « Oh… je ne sais pas… » Mal à l’aise, il cherche son souffle. Silence. En fait, il reprend sa respiration et, d’une traite, lâche tout, vide son sac : le scandale d’Apple qui exploite les enfants du tiers-monde, l’hypocrisie de ces héros que l’on célèbre (Lance Armstrong, Mel Gibson, etc.), l’inanité de nos opinions relayées sur les réseaux sociaux, la fausse intimité que l’on y étale au grand jour, la complicité de tous acceptant par lâcheté un idéal consumériste qui nous anesthésie… « Le monde n’est qu’un immense canular. J’emmerde la société », conclut-il… avant de réaliser qu’il n’a pas prononcé un mot.
Glaçant, émaillé d’images d’archives et soutenu par une musique lancinante, le monologue intérieur qui ouvre Mr. Robot est un réquisitoire en règle contre la société de consommation à l’heure des réseaux sociaux. En une petite minute, la scène condense le mal-être d’une génération qui a définitivement perdu ses illusions. Surtout, elle souligne tout le génie de la série créée par le quasi inconnu Sam Esmail, devenue phénomène mondial. Les épisodes diffusés par la chaîne américaine USA Network ont été vus 17,4 millions de fois sur l’ensemble des plateformes et canaux de diffusion et la série a été doublement récompensée aux Golden Globes 2016 : meilleure série dramatique télévisée et meilleur acteur dans un second rôle pour Christian Slater.
À une génération sans illusion, Mr. Robot apporte un héros perdu dans les siennes, qui erre à mi-chemin entre réalité et hallucinations. À un monde malade de sa propre communication, elle donne un sauveur asocial. Car Elliot Alderson (interprété par le jeune Rami Malek, étonnant d’étrangeté et de mystère) est bien le super-héros de notre monde moderne, simple informaticien le jour qui se transforme en cyber-justicier la nuit, piratant les comptes des particuliers pour en dévoiler et punir les méfaits. Né des failles du système, Elliot Alderson en est tout à la fois le virus et le remède. Et, comme tout virus, son destin est de proliférer (au risque de la contamination ou de l’autodestruction ?) : c’est ainsi que très vite, Elliot est approché par un anarchiste baptisé « Mr. Robot » (Christian Slater, plus méphistophélique que jamais), qui vise rien moins que la destruction des plus grosses banques et entreprises du monde. Un projet fou mené par un fou ? Ou le seul avenir réaliste et réalisable ? Les dix épisodes de cette première saison, menés à un rythme à la fois haletant et hypnotique, n’auront de cesse d’apporter des réponses inattendues qui soulèvent elles-mêmes encore bien d’autres questions… Ce qu’on appelle une série culte.
Cyrille Latour
Épisode 1 – sa1ut_1_ami.mov (hellofriend.mov)
Déconseillé aux moins de 10 ans
Elliot Alderson est un être asocial. Il ne compte qu’une seule amie, Angela Moss, qui lui a trouvé son travail chez AllSafe Cybersecurity. Il est ingénieur en cybersécurité pour une entreprise qui assure la sûreté des systèmes informatiques de grosses sociétés comme le plus gros conglomérat mondial : Evil-Corp. Et lorsque cette entreprise connaît un piratage sans précédent sur ses réseaux dans le monde, Elliot promet à son patron, Gideon Goddard, d’en trouver la cause...
Épisode 2 – un_0u_z3r0.mpeg (Ones-And-Zer0es.Mpeg)
Déconseillé aux moins de 12 ans
Elliot Alderson se voit proposer le poste de responsable de la cybersécurité par le directeur technique adjoint d’Evil-Corp, l’ambitieux Tyrell Wellick. Ce faisant, il se passerait des services de la société Allsafe Cybersecurity. Le conglomérat représentant 80 % du chiffre d’affaires de sa société, Elliot refuse. Il est alors contacté par un groupe de hackers, la « F Society », qui lui propose de détruire Evil Corp...
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Créateur et showrunner Sam Esmail
Producteurs exécutifs Sam Esmail, Steve Golin, Chad Hamildon, Niels Arden Oplev
Produit par USA Network Inc./Universal Cable Productions
Avec Rami Malek, Christian Slater…