À deux jours de l’ouverture des XXXIes jeux Olympiques à Rio (5-21 août), ce documentaire propose de découvrir, grâce à l’exploration de ses ruines et aux nouvelles technologies, le site grec d’Olympie où se déroulaient les épreuves sportives dans l’Antiquité.
Sanctuaire religieux et site sportif, Olympie a accueilli pendant près de mille ans les plus prestigieux jeux de la Grèce antique. Tous les quatre ans, des athlètes venus de tout le bassin méditerranéen convergeaient vers la péninsule du Péloponnèse pour s’affronter lors d’épreuves sportives. Sous les ovations de la foule, chacun tentait de dépasser ses limites pour faire honneur aux dieux.
Les archéologues ont mis au jour une grande partie du site, resté longtemps caché et découvert en 1766 par l’archéologue britannique Richard Chandler. Ils y ont retrouvé un grand nombre de poteries peintes représentant des athlètes. Un témoignage précieux sur les usages dans l’Antiquité. Mais ces scènes reproduisent-elles vraiment la réalité ? « Il y a quelque chose de très concret, de chatoyant dans la céramique grecque, qui suscite cette tentation d’une lecture spontanée et immédiate de l’image, souligne Anne Coulié, conservatrice en chef du patrimoine au musée du Louvre. Mais ce serait un grave contre-sens d’assimiler le peintre de vase à un reporter, à un photographe croquant sur le vif une scène vue à Olympie. Même si elles sont effectivement très naturelles, ce sont souvent des images construites et codifiées, qu’il faut décoder. »
À l’épreuve de l’archéologie expérimentale
Pour mieux comprendre les pratiques de l’époque, des sportifs férus d’histoire s’entraînent à reproduire les épreuves antiques, testant en conditions réelles les gestes des athlètes. Ils s’essaient ainsi à la course à pied, au lancer du disque et du javelot, au saut en longueur, à la lutte, au pugilat ou au pancrace — sport de combat —, mais aussi à la course de chars à deux ou quatre chevaux. Ces disciplines, que l’on retrouve pour la plupart dans les Jeux modernes, avaient en effet leurs spécificités et leurs règles : le dépassement de soi prévalait sur la performance, la basket n’avait pas vu le jour, pas de course d’élan mais un système de balancier grâce à des poids pour le saut en longueur…
Afin de mieux comprendre la configuration du site, il est désormais possible de visualiser concrètement ses différents équipements grâce aux nouvelles technologies. Reconstitutions et images de synthèse en 3D à l’appui, ce documentaire d’Olivier Lemaître redonne vie aux merveilles disparues d’Olympie et offrent aux téléspectateurs une immersion dans le berceau des JO.
Amandine Deroubaix
Documentaire
Durée 52 min
Réalisation Olivier Lemaître
Production Sequana Media / Kalisté Productions, avec la participation de France Télévisions
Année 2016