À la fin de la Première Guerre mondiale, la Martinique a financé la reconstruction d’Etain, ville entièrement détruite, proche de Verdun. Aujourd’hui, qui s’en souvient ?
À partir de 1918, Étain, située près de Verdun, a été reconstruite grâce à une participation financière exceptionnelle de la Martinique.
En effet, en envoyant sur place une somme correspondant aujourd’hui à 500 000 euros, l’île située à plus de 7 000 kilomètres, qui a détaché plus de 9 000 soldats sur tous les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, est devenue la marraine d’une commune envahie dès 1914 par les Allemands et bombardée par les Français jusqu’en 1918.
Le centenaire de la bataille de Verdun en février 2016 a permis à de nombreux Martiniquais de revenir à Étain et de raviver une relation particulière qui n’avait pas tout à fait disparu. En effet, Étain avait soutenu la Martinique dès 1902 lors de l’éruption de la montagne Pelée qui avait tué plus d’un Martiniquais sur cinq, ou encore en 1963 après le cyclone Édith, en facilitant la réparation du collège du Vauclin, au sud de l’île. Une association, l’APEM (Association Pays d’Étain Martinique), a été créée suite à ces retrouvailles de 2016. Présidée par deux femmes, Sabine Andrivon-Milton, historienne martiniquaise, et Carla Davanne, originaire d’Étain, elle permet de rapprocher des communautés qui jusqu’ici avaient du mal à se rejoindre : désormais, les anciens combattants martiniquais et le souvenir de leurs actions ne sont plus voués à disparaître.