Belle en travaillant

Du Cambodge au Cameroun en passant par le Sénégal, l’Éthiopie et le Nicaragua, Nils Tavernier est allé à la rencontre de cinq femmes qui se dressent contre l’injustice et la violence dont elles sont victimes. Elles s’appellent Min, Hawaou, Joséphine, Mulu Muleta ou Antonia. Elles ont été exclues, violentées, marginalisées. Et pourtant, elles sont debout et luttent pour elles-mêmes, mais aussi pour toutes les petites filles d’aujourd’hui et de demain.

Mariée de force à 16 ans et analphabète jusqu’à l’âge de 35 ans, la Camerounaise Hawaou Adamou se bat pour la scolarisation des jeunes filles de son quartier. Avec son Association des femmes haoussa pour le développement, elle rêve de faire changer les mentalités : « Mon combat et notre combat à tous, c’est que nos enfants ne subissent pas ce que, nous, nous avons subi. » Un droit à l’éducation que défend aussi l’association Friends International au Cambodge. Grâce à celle-ci, Min, qui avait arrêté l’école très jeune pour travailler à l’usine après le divorce de ses parents et aider sa famille, a repris ses études afin de devenir esthéticienne. Au Sénégal, où l’avortement est encore considéré comme illégal, Joséphine a passé deux années de sa vie derrière les barreaux pour infanticide. À 18 ans, la jeune femme reprend confiance en elle, grâce à la pratique de l’escrime qu’elle a découverte lors de son séjour en prison. Son plus grand rêve : être un jour championne d’Afrique. Pour réaliser le sien : avoir sa maison, la Nicaraguayenne Antonia l’a construite de ses propres mains. « Pendant trois mois, nous avons tout appris sur la confection des briques de terre crue et on les a toutes fabriquées », raconte cette battante, qui partage maintenant son savoir-faire. Autre ambassadrice de la lutte des femmes pour leurs droits : Mulu Muleta. Cette gynécologue éthiopienne, l’une des premières du pays, a consacré sa vie professionnelle à aider les mamans et leurs bébés. Au travers des parcours de ces femmes exemplaires, véritables lueurs d’espoir, Nils Tavernier rappelle que le combat pour l’égalité est loin d’être gagné.