Autour de la Place des Abbesses

Zélia arrive à Paris à 17 ans sans trop savoir ce qu’elle allait y faire. Après avoir évolué dans le milieu du rock, elle ouvre en 1988 un atelier de couture où elle réalise des robes de mariée, féériques et atypiques ainsi que des tenues de scènes pour les danseuses étoile de l’Opéra et les effeuilleuses de Pigalle. Conséquence de la crise sanitaire, elle doit se renouveler et se tourne alors vers la fabrication de tabliers de luxe, symbole de l’art de vivre à la française, sous la marque Zézette by Montmartre. C'est un carton ! Vous la retrouverez dans sa boutique, en compagnie d'Yvan et du Père Olivier, curé de l'église Saint-Jean... qui lui a commandé une chasuble !  

Dans un coin de la brasserie, une silhouette longiligne semble prête à pousser la chansonnette, accompagnée d’un gramophone. C’est Yvette Guilbert, chanteuse de café-concert, fantôme surgi du siècle précédent. Plus loin, un vélo tirant une carriole sur laquelle trône une femme mélancolique accoudée à une table, seule devant un verre d’alcool et une cigarette à la main. Ces personnages en résine acrylique ont été réalisés par le collectif Mlle Manette, composé de Franck Bruneau (peintre accessoiriste), Sonia Queija (sculptrice) et Lucile Charvet (costumière). Tous trois se sont rencontrés lors d’un chantier pour Grévin International. Fasciné La Prune, tableau d’Edouard Manet, cette femme au regard rêveur, Franck a eu envie de lui donner vie. Cette muse baladeuse intrigue autant qu'elle séduit. Yvette Guilbert vient d’être achevée. Elle fait sa première sortie publique avec Paname. 

 Vous apprendrez grâce à Frédérick Gersal, l'histoire tumultueuse de l'église Saint-Jean-de-Montmartre surnommée Saint-Jean-des- Briques. Oeuvre de l'architecte Anatole de Baudot, elle est édifiée, sans autorisation, de 1894 à 1904 en utilisant la technique nouvelle du ciment armé, matériau loin de faire l'unanimité à l'époque. Ce sera aussi l'occasion de découvrir les recoins secrets de cet édifice « en escalier », accroché à la pente de la Butte.

Les cabinets de curiosités, dans Paname, on adore ! ça tombe bien, Yvan nous emmène fouiner chez Curisositas, une boutique ouverte par un passionné récemment reconverti. Grégory Jacob vend des naturalia (objets naturels et d’entomologie), des mirabile (merveilles d’exception de la nature), des artificiala (objets créés par l’homme) et des objets vintage autour de l’univers de la médecine et de la pharmacie. Grégory glane ses trésors essentiellement sur les sites de ventes aux enchères et procède lui-même à des montages sous cloche. Vous pourrez d'ailleurs assister à « l’étalement » d’un papillon. 

Vous l'avez sans doute aperçue sur les réseaux sociaux où sa photo a fait le tour du monde. La rue Androuët est restée pendant deux mois figées dans les années 1940, dans le décor installé pour le tournage du film Adieu Monsieur Hoffman stoppé en raison de l'épidémie de Covid. Elle est surtout  mondialement connue pour être LA rue de l’épicerie d’Amélie Poulain. Yvan nous emmène à la rencontre d'Eva Leandre, une entrepreneuse esthète et femme multiple (ex-danseuse classique, designer, agent immobilier…), qui a fait de cette rue une sorte de Chelsea Hôtel dans le but de soutenir de jeunes artistes et créateurs d’entreprise. Son ambition ultime ? Embellir les espaces publics afin de créer un nouvel art de vivre...

Chaque jeudi, vendredi, samedi et dimanche à 16h30, le trottoir impair de la rue des Trois-Frères ne désemplit pas. Pourquoi ? Parce que c’est l’heure où Shinya ouvre sa boulangerie, sur un créneau de 2h30 seulement ! Shinya Inagazi est un japonais passionné de levain. Après avoir effectué un tour de France des boulangers paysans, de ferme en ferme, il ouvre son fournil à Montmartre en 2020.  Vous pourrez y déguster des miches issues de semences paysannes, moulues sur des meules de pierre et élevées au levain naturel.