Infatigable combattante pour la cause des femmes et le droit à l'avortement, l'avocate, ancienne députée et autrice Gisèle Halimi est décédée mardi 28 juillet, au lendemain de son 93e anniversaire.
Le groupe France Télévisions lui rend hommage, au côté de la couverture d'actualité et les reportages proposés par les journaux d’information et sur franceinfo, France 3 propose une soirée spéciale le 3 août dès 21h00.
Une soirée événement autour de la fiction qui retrace son combat pour la défense des droits des femmes et qui sera suivie de documentaire sur ce procès historique porte par Gisèle Halimi et qui fera du viol un crime et non un délit.
Sur France 3, lundi 3 août soirée continue, à 21h00
Soirée fiction Le viol réalisé par Alain Tasma (2017): adapté de l'histoire de Gisèle Halimi et qui fit du viol un crime et non un délit avec Clothilde Coureau dans le rôle de l'avocate. Elles sont jeunes, amoureuses et insouciantes. En cet été 1974, Nicole et Malia décident de quitter la Belgique où elles résident pour passer quelques jours de vacances dans le sud de la France. Décontractées, elles plantent leur tente sur une plage déserte sans faire attention à l’homme qui les observe du haut de la falaise. Accompagné de deux copains, ce dernier les réveille en pleine nuit, les tabasse et les viole durant plusieurs heures. Le lendemain, les deux filles, qui subissent encore l’humiliation d’un examen médical effectué devant un groupe d’étudiants, portent plainte. Rapidement identifiés, les agresseurs affirment que les deux jeunes femmes étaient consentantes et sont laissés en liberté. De retour en Belgique, Malia apprend, en même temps, qu’elle est enceinte – alors que l’avortement est illégal – et que leurs trois violeurs ne sont inculpés que de coups et blessures. Le choc est rude. Malgré la pression de leur entourage, qui leur suggère d’« oublier », elles décident de se battre pour faire reconnaître le viol. Contactée par leur défense, Colette de Marguerye, l’avocate de la Ligue des droits des femmes, accepte de les aider et leur propose de faire de leur combat celui de toutes les femmes, en utilisant les médias. Un an plus tard, épuisées, Nicole et Malia demandent à une avocate féministe reconnue de leur prêter main forte. Maître Gisèle Halimi obtient que l’affaire soit jugée devant une cour d’assises et gagne, en 1978, quatre ans après les faits, « le procès du viol ».
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Suivi du documentaire à 22h35
Le procès du viol, écrit par Jean-Yves Le Naour, réalisé par Cédric Condon, Prix du public au Festival international du film d’histoire de Pessac 2013. Avant les années 1970, le viol relève du tabou, et les rares auteurs conduits devant la justice sont peu ou pas condamnés. En 1974, l’agression sexuelle en réunion d’un couple de touristes belges dans une calanque de naturistes à Marseille va changer la donne. Violées et frappées pendant plusieurs heures, Anne Tonglet et Araceli Castellano, 24 et 19 ans, portent plainte. Trois hommes sont rapidement interpellés mais nient avoir eu recours à la contrainte. Ils sont accusés de simples coups et blessures et ne risquent qu’une faible peine. Outrées d’être suspectées de consentement, les deux jeunes femmes vont alors se lancer dans un long combat pour obtenir justice. Elles contactent maître Gisèle Halimi, devenue une star du barreau de Paris, après la défense, en 1972, d’une adolescente poursuivie pour s’être fait avorter à la suite d’un viol. Soutenue par les mouvements féministes et de nombreuses personnalités, l’avocate réussit à ce que le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence se déclare incompétent pour juger les trois agresseurs. L’affaire est renvoyée devant la cour d’assises. Largement médiatisé, le procès qui s’ouvre le 2 mai 1978, quatre ans après les faits, se déroule sous haute tension. Défendus par un autre avocat devenu célèbre, maître Gilbert Collard, les prévenus Serge Petrilli, Guy Roger et Albert Mouglalis sont condamnés à des peines de prison de six ans pour le premier et de quatre pour les deux autres. Une première. Le « procès du viol », comme il a été appelé, a marqué un tournant dans la société française et conduit à la modification de la législation. Promulguée en décembre 1980, la loi spécifie désormais que « tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise constitue un viol ».