Cette semaine, Daniel Picouly nous conduit sur les côtes de l’Amérique centrale, du Honduras au Belize, en passant par le Guatemala, à la découverte de l’incroyable épopée du peuple Garifuna, descendants des « Nèg’ Marrons » et des Indiens Arawak et Caraïbes. Ils sont les seuls Noirs du continent américain à n’avoir jamais été réduits en esclavage et à avoir conservé un art de vivre traditionnel, encore préservé de la vie moderne.
Tout commence au XVIIe siècle. La légende raconte que, un jour de 1635, deux bateaux négriers vinrent s’échouer sur les récifs au large de l’île de Saint-Vincent, dans les Grenadines. Les esclaves africains rescapés du naufrage se réfugièrent sur cette terre providentielle désertée par les Blancs. À l’époque, Saint-Vincent était habitée par des populations indigènes Arawak et Karib, auxquelles les Africains se mélangèrent pour finalement ne former qu’une seule ethnie, les Garinagus. Après avoir résisté vaillamment pendant des années à la conquête britannique, les Garinagus furent déportés sur l’île de Rouatan, dans la baie du Honduras... De là, ils se répandirent sur les côtes d’Amérique centrale, où ils vivent encore aujourd’hui. C’était il y a deux cent vingt ans.
Les Garinagus n’ont pas de frontières, sorte de nomades des Caraïbes, leur culture se transmet de bouche à oreille, grâce à la paranda, fusion entre musiques amérindienne, africaine et latine. Aujourd'hui, leur langue, leur danse et leur musique sont inscrites au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Gérard Maximin, en compagnie d’Aurélio Martinez, le dernier des Paranderos, ambassadeur de la musique garifuna, part à la rencontre de cette communauté très fermée, où beaucoup de villages vivent encore en autarcie et ont réussi à s'organiser pour défendre leurs terres, convoitées par l’industrie du tourisme, et son mode de vie, menacé par la mondialisation.
Naration Daniel Picouly
Auteur-réalisateur Gérard Maximin
Production Eclectic Production
2017
Durée 110 min