Pour ce premier volet de la nouvelle saison d’« Une maison, un artiste », visite chez Claude Nougaro, qui avait deux passions : le jazz et Toulouse… Mais c’est à Paris qu’il a forgé son destin puis fini ses jours, en mars 2004. Dans une maison qui lui ressemblait, à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame…
Il est l’un des Toulousains les plus populaires de l’histoire et son accent enchanteur porte fièrement — et avec une musicalité exubérante — la marque de ses origines. Pourtant, c’est à Paris que Claude Nougaro aura passé la plus grande partie de sa vie. Il s’y installe après son service militaire en 1950 et, tout en écrivant ses premières chansons, commence à se produire dans quelques-uns des cabarets en vue de l’époque : Au lapin agile, Le Liberty’s, La Tête de l’art… C’est dans ce cadre qu’il rencontre un certain Michel Legrand, qui, convaincu par la puissance de son swing, l’encourage à chanter ses chansons lui-même.
Claude Nougaro devra cependant attendre plus de dix ans avant d’enregistrer ses premiers succès discographiques — une chanson qui célèbre la naissance de sa fille (Cécile, ma fille) et une autre qui exalte la musique noire (Le Jazz et la Java). Dès lors, l’écriture de Nougaro et les rythmes jazz qui l’accompagnent séduisent un public de plus en plus large. Il est vrai qu’entre-temps le compositeur a suivi les conseils de son ami Jacques Audiberti en apprenant à soigner ses punchlines et à « boxer les mots ». Il s’entoure de grands musiciens et compositeurs de jazz comme Eddy Louiss, Maurice Vander ou Aldo Romano, et avec eux la magie opère. Chemin faisant, Nougaro, le « Nègre blanc », a trouvé sa voie…
La vie est passée par là. Nougaro est devenu un monument de la chanson française. Père à quatre reprises et marié autant de fois, c’est avec Hélène, sa dernière compagne, qu’il s’installe en 1999 sur la Rive gauche, au 14, rue Saint-Julien-le-Pauvre. Dans une demeure où se croisent musiciens et poètes, amis et journalistes. Et où tout rappelle aujourd’hui ce jongleur de mots hors pair. Hélène fait visiter les trois étages de cette maison où le chanteur occitan a vécu les dernières années de sa vie. Et l’on perçoit avec certitude que si les cendres de Nougaro ont été dispersées dans la Garonne, quelque chose de son âme se promène encore au pied de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Jean-François Parouty
Série documentaire
Durée 26 min
Sur une idée de Patrick Poivre d’Arvor
Auteure-réalisatrice Nathalie Plicot
Production A Prime Group, avec la participation de France Télévisions
Année 2016