Moi, j'ai toujours eu peur.
Comme tout le monde.
Enfant, à regarder sous le lit avant d'aller me coucher. Plus tard, à angoisser devant des situations nouvelles, des gens inconnus. A avoir l'estomac noué dès qu'il s'agissait de faire preuve de mes compétences.
Comme tout le monde.
Ces peurs-là, on les dompte. Sans évidence et dans un combat quotidien. Parce que la peur est fatigante et que s'en défaire s'appelle grandir.
Mais, certaines d'entre elles sont tenaces, voire s'installent au moment où l'on s’y attendait le moins. Ces peurs semblent indépassables, puisque, précisément, elles sont irrationnelles. Elles plongent dans des accès de panique, incompréhensibles aux yeux des autres. Elles sont comme une faille dans notre rapport au monde.
Elles nous font honte.
Ces peurs-là s'appellent une phobie.