
Comment vit-on au pied de la plus vielle des centrales nucléaires, à l’approche de la fermeture ?
Fessenheim, c’est aussi le nom d’un village alsacien. Depuis 40 ans, ses habitants opposent
une réserve silencieuse aux polémiques nationales enflammées. Pour la première fois, une
jeune réalisatrice partage leur quotidien . Ils expriment leur fierté, leur colère, et un sentiment
d’abandon.
C’est acté : la plus vieille des centrales nucléaires françaises, Fessenheim, cessera toute activité en 2020. Le premier réacteur s’arrêtera en février, le second en juin. Annoncée pendant le quinquennat de François Hollande, la fermeture de ce site industriel mis en service en 1977 a été reportée plusieurs fois. Hier fleuron ultramoderne de l’énergie nucléaire, aujourd’hui symbole de sa dangerosité, la centrale emploie 850 salariés d’EDF et de manière indirecte, 350 salariés d’entreprises sous-traitantes. Elle assure aussi à la commune une prospérité hors normes. La jeune réalisatrice Julie Roth s’est intéressée aux riverains, réputés discrets, dont beaucoup travaillent dans la forteresse. Pendant un an, elle a partagé leur quotidien, sondé
leur rapport au risque. Du maire au responsable syndical, en passant par la concierge et le militant écologiste, elle dresse le portrait d’un village inquiet pour son avenir. Elle montre aussi les négociations difficiles entre la commune et l’État, avant l’heure de la reconversion.
Note d'intention de la réalisatrice :
Alsacienne, j’entends parler de Fessenheim depuis l’enfance. Chaque panne de la centrale est évoquée dans les journaux locaux. J’entends souvent la voix des anti-nucléaires, mais plus rarement celle des riverains. Loin de vouloir les renvoyer dos à dos, j’éprouvais de la curiosité pour ces discrets Fessenheimois. Quelle vie mènent-ils au pied de la forteresse atomique ? Prennent-ils part aux débats sur le nucléaire ? Ont-ils des doutes sur leur sécurité ? Pendant plusieurs mois, j’ai décidé de sonder le rapport au risque de ces habitants qui côtoient le nucléaire depuis 40 ans. Lorsque j’ai tourné ce documentaire, la décision de fermer la centrale était connue, mais aucune date n’ayant été avancée , certains habitants restaient incrédules, déboussolés. Ils m’ont confié leurs peurs, mais aussi leur fierté.
Biographie de la réalisatrice :
Julie Roth a 31 ans. Depuis 7 ans, elle est Journaliste Reporter d’Images dans le Grand-Est. Elle couvre l’actualité régionale pour les journaux télévisés de TF1 et France 2. En 2016, Elle gagne le concours Infracourts de France 2 grâce à : “Pas de retraite pour la révolte”. Elle donne la parole à deux héros ordinaires : un couple de retraités militants alsaciens. Le résultat donne un mini-documentaire qui rappelle combien il est important de garder une capacité de révolte. Ce premier prix lui permet de soumettre aux responsables d’Infrarouge un premier projet de documentaire long format : « Ma vie à côté de la centrale (Fessenheim) » .
#INFRAROUGE
« MA VIE A COTE DE LA CENTRALE»
Un documentaire de
Julie Roth
Co-réalisé avec
Pierre Le Baud et Matthieu Besnard
Produit par
Laurent Bon
Une production BANGUMI
Avec la participation de
France Télévisions
et du CNC
Coordination Éditoriale
Donatien Lemaître et
Musique Originale
Benjamin Rippert et Laurent Thuaud
Pôle documentaires Société
& Géopolitique France Télévisions
Renaud Allilaire
Julie de Mareuil
Directrice de l'unité documentaires
de France Télévisions
Catherine Alvaresse
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Le documentaire est disponible en visionnage sur
https://www.francetvpreview.fr/