Innocente © François Lefebvre / FTV

INNOCENTE

Mini-série
Fiction - Inédit - A partir du vendredi 6 janvier 2016 à 21h30 - NC 1ère

Rentrée haletante sur France 3 avec la mini-série Innocente, servie par une pléiade de comédiens, mêlant enquête policière, drame de société et histoire d’amour. Sagamore Stévenin revient sur sa conception du métier de comédien et sur ses expériences lors du tournage.

 

Roxane Delage, professeure d’archéologie à Marseille, se réveille, nue et hagarde, dans le salon d’une villa, où elle était venue expertiser un masque maya. Dans une pièce attenante : le cadavre d’un homme assassiné. Paniquée, elle s’enfuit.
Hugo Combas, atteint d’un cancer, apprend qu’il va bientôt mourir…
Quelques heures plus tard, c’est pourtant lui et Sabine Maupin, sa coéquipière et compagne, qui arrêtent Roxane Delage chez elle, devant sa fille Alma, 8 ans, et son mari, Alexis. Mise en examen, toutes les preuves s’accumulent contre elle. Elle est incarcérée, puis finalement jugée et condamnée à une peine de douze ans de prison.
Hugo s’apprête à mourir seul dans un hôpital, sans Sabine, avec qui il a rompu.

Huit ans plus tard, Roxane sort de prison ; Hugo, guéri, a repris du service… Le hasard les réunit et ils rouvrent l’enquête officieusement. L’objectif pour l’une est la vengeance, pour l’autre le pardon.

 

Sagamore Stévenin et Julie de Bona

6 x 52 min
Une série réalisée par Lionel Bailliu
Scénario : Isabel Sebastian, Sylvain Saada, Lionel Bailliu, Yann Le Gal, Olivier Fox, Catherine Ramberg, Pierre-Yves Mora, Akima Seghir
Produit par Gaëlle Cholet
Production exécutive : Solune Production
Une coproduction Gazelle & Cie, AT-Production et RTBF, avec la participation du CNC et le soutien de la Région Provence Alpes Côte d’Azur
Avec la participation de TV5 Monde et de France 3
 

Avec

Julie de Bona : Roxane Delage
Sagamore Stévenin : Hugo Combas
Olivia Bonamy : Sabine Maupin
Thomas Jouannet : Alexis Delage
Bernard Le Coq : François Ortiz
Thibault Vinçon : Pablo Ortiz
Jeanne Bournaud : Inès Ortiz
Alexandra Vandernoot : Dany Leroy
Laura Genovino : Alma (15 ans)
Inès Sanna : Alma (8 ans)

 

En savoir plus

À consulter sur le dossier de presse : les interviews du réalisateur Lionel Bailliu, de Julie de Bona, de Sagamore Stévenin ; présentation des personnages ; résumé des épisodes.

Sagamore Stévenin © François Lefebvre/FTV

Sagamore Stévenin interprète Hugo Combas, un homme blessé par une longue maladie, qui a participé à une erreur judiciaire. Flic intègre, il tente de réparer son erreur en aidant Roxane Delage à s’innocenter, et tente d’obtenir le pardon de Sabine, la femme qu’il aimait et qu’il a abandonnée.

Avez-vous eu la liberté d’apporter des changements au rôle ? 

Sagamore Stévenin : J’aime bien que le sport soit collectif. Le scénario, c’est une direction, celle d’un réalisateur et d’un auteur. C’est un peu comme un équipage, en voile. On vire de bord, on passe des bouées. Après, tout dépend de la façon de prendre le vent. Ce qui m’a intéressé dans le scénario, c’est que c’est un film choral avec beaucoup de personnages. J’aime bien m’appuyer sur les autres. Quand on commence à avoir une vision d’ensemble des personnages et du film, cela permet d’aller chercher des détails. En France, on est un peu trop dans l’explicatif, avec des didascalies énormes pour la présentation des personnages. Ce qui fascine dans le cinéma anglo-saxon, c’est qu’à travers trois détails on comprend tout du personnage. Pour trouver ce genre de détails, il faut beaucoup travailler pour embarquer le téléspectateur. Il y a deux sortes de films : ceux où on monte dans le train, et d’autres où on le regarde passer. J’ai tendance à m’investir dans ce qu’on appelle, au théâtre, « le travail à la table ». C’est-à-dire lorsque tout le monde se met autour d’une table pour affiner, réduire, rendre les dialogues plus denses. Ce personnage de Combas est le carrefour de toute la narration : d’une époque, de l’enquête, de ses rapports avec Roxane ou Sabine. Il est le « résumé » de toute l’affaire. Mais j’ai essayé, avec le réalisateur, de condenser cela. J’ai, par exemple, tenté d’apporter des failles, comme cette idée d’enfant disparu qui le hante. Je propose et le réalisateur dispose... Voilà ce qui me fait rêver... Rêvons ! On pioche, on élimine. Quand les acteurs commencent à s’emparer de leur personnage, c’est bien de les laisser respirer et de les laisser grandir.

Sagamore Stévenin © François Lefebvre/ FTV

Parlez-nous de la collaboration avec le metteur en scène Lionel Bailliu.

S. S. : Il est très à l’écoute. Très cérébral. Lorsqu’on va lui parler sur le plateau, il faut avoir bien réfléchi à sa proposition. Avec mes précédents rôles, j’ai acquis une certaine liberté de jeu. Je sais où je dois commencer, où je dois finir, mais au milieu il faut que je navigue, parce que je ne sais pas répéter huit fois de suite la même prise. Mon instinct est d’aller chercher l’accident, le provoquer... D’être à l’écoute des partenaires pour pouvoir aller chercher des choses en eux. J’ai toujours pensé que c’étaient les autres qui vous rendent bon. « Jouer ensemble », « travailler ensemble »…

Au cours du tournage, j’ai proposé des choses à Lionel. Après, je me suis dit « Arrête de proposer, fais-le ! ». Pour garder une certaine liberté de création. C’est un peu comme l’improvisation : si on a beaucoup bossé avant, on peut se le permettre, car on sait où l’on va. J’aime bien avoir des moments d’improvisation, déstabiliser un peu mes partenaires. Casser un rythme, changer de ton, de déplacement, sortir du cadre... Juste parce que cela met dans l’œil de l’autre un truc auquel il ne s’attendait pas. C’est ce qui est bon. Il faut se laisser porter par son cœur. Être généreux et sincère. On a alors peut-être une chance de toucher le téléspectateur. Je me méfie des artifices de jeu. Ce sont les Belges qui m’ont appris ça, notamment Olivier Masset-Depasse [réalisateur du film Cages – ndlr], qui disait : « Dans le jeu anglo-saxon, les gens disent le contraire de ce que leur corps exprime »... Par exemple, on peut jouer la colère froide, plus forte que la colère extériorisée.

Les séries, c’est un sport de guerrier, un sport de tous les jours. Il ne faut rien lâcher de ces petits moments de vie qui mis bout à bout font la qualité du projet. Je ne pense pas à ce qui va marcher ou pas, mais plutôt à : « Est-ce que je suis fier d’avoir fini cette journée de tournage ? » Pour moi, c’est ce qui est essentiel.

 

 Propos recueillis par Yannick Sado 

Sagamore Stévenin débute actuellement le tournage de la fiction Altitudes de Pierre-Antoine Hiroz avec Claire Borotra, tournée en Haute-Savoie pour France 3.