Dans cette 9e édition du SILO, NC 1ère propose une version inédite de l’émission littéraire « des livres et nous » diffusée pour la première fois à 20h00.
Virginie Soula propose de découvrir 5 auteurs océaniens pour réfléchir sur la littérature du Pacifique : Paul Wamo (NC), Chantal T. Spitz (PF), Patricia Grace (NZ), Marcel Meltherorong (Vanuatu) et Peter Sipeli (Fidji). Quels sont leurs regards sur la littérature océanienne, leurs particularités d’écriture, leurs différences mais également leurs liens. Découvrez leurs biographies.
Paul Wamo
Paul Wamo Taneisi, poète kanak de Nouvelle Calédonie, petit caillou situé dans le plus grand et le plus oublié des Océans du Monde, allie l’écriture et l’oralité. Son rythme respire le groove de son île et les battements du Tout-Monde. Orateur engagé, généreux, son écriture et sa voix sont traversées par la nécessité urgente de Témoigner, de Lier, de Résister, c’est sa part d’universalité au grand banquet des Hommes qu’il offre à vivre ensemble.
Figure emblématique dans son pays, Paul WAMO Taneisi est un artiste hors catégorie. On a pu l’étiqueter slameur, poète, performer mais en réalité il échappe à toutes classifications. Auteur d’un recueil de poèmes « Le pleurnicheur » (2005), d’un livre/cd « J’aime les mots » (2008), créateur /interprète de deux spectacles « Shok ?! » (2011) et « …EkoooO…» (2013) présenté au Musée du Quai Branly lors de l’exposition « Kanak,l’Art est une parole ». Le poète se lance cette fois ci dans la production d’un EP « SOL ».
Patricia Grace
Née en 1937 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, Patricia Grace est une figure fondatrice de la littérature maorie et une voix respectée au plan international. Elle vit aujourd'hui à Plimmerton, sur les terres de ses ancêtres maoris, à proximité immédiate du marae (lieu sacré) de Hongoeka Bay.
Patricia est l'auteure de sept romans, d'une série de cinq nouvelles et de plusieurs livres pour enfants. En Nouvelle-Zélande, son travail a été reconnu par des récompenses telles que la Médaille Deutz des oeuvres de fiction pour "Tu" en 2005, le prix de la meilleure fiction néo-zélandaise pour "Potiki" en 1987, le prix du meilleur livre pour enfant de l'année en 1982 pour "The Kuia and the Spider", et le prix Hubert Church récompensant le meilleur premier roman pour "Waiariki" en 1976. Patricia Grace a également reçu le prestigieux prix Neustadt. Elle est membre de l'ordre du mérite néo-zélandais.
Chantal T. Spitz
Chantal T. Spitz est née à Tahiti en 1954. Son premier roman, "L’île des rêves écrasés", premier roman tahitien publié, est édité en 1991 aux Éditions de la plage (réédition en 2003 aux éditions Au vent des îles). Il est salué en Polynésie française pour son écriture au rythme inspiré par l’oralité. "L’île des rêves écrasés" est également le premier roman tahitien traduit en anglais. Il paraît aux éditions Huia (Wellington, Nouvelle-Zélande) sous le titre de "Island of shattered dreams" dans une traduction de Jean Anderson. Chantal T. Spitz participe à l’aventure de la revue littéraire "Littérama’ohi" qui a débuté en 2001 et dont l’un des objectifs est de faire connaître la variété, la richesse et la spécificité des auteurs originaires de la Polynésie française. En 2002, elle a publié "Hombo", un texte qui restitue le douloureux témoignage de jeunes gens mis momentanément à l’écart de leur village à cause d'un mode de vie trop étranger à la tradition. "Pensées insolentes et inutiles, recueil réunissant quelques contributions à des colloques ou des revues et des écrits jusqu’ici dormant dans des cahiers ou griffonnés de-ci de-là", a paru aux éditions Te Ite en mai 2006.
Marcel Meltherorong
Né en 1975 en Nouvelle-Calédonie au sein d'une famille vanuataise émigrée, Marcel Melthérorong fait ses études à Bourail avant de quitter le Caillou pour retrouver en 1994 ses racines. À son arrivée au Vanuatu, il ne parle ni le bichelamar ni la langue de Vao, le village de ses ancêtres à Mallicolo. Il se sent déraciné et entreprend alors une initiation linguistique et culturelle.
Au début des années 2000, il est recruté par le Centre Culturel du Vanuatu pour gérer durant deux ans un programme destiné aux jeunes. Il crée le Premier Festival des Arts de la Parole, et intervient depuis pour l’Alliance française dans la coordination d’événements culturels et artistiques d’envergure.
En 2007, il écrit son premier roman, "Tôghàn", publié aux éditions Alliance française du Vanuatu. Il s’agit du premier roman à avoir été écrit par un auteur vanuatais. "Tôghàn" évoque le souvenir d’années difficiles dans une sorte d’auto-fiction. Il s’agit d’une œuvre originale et sincère qui dévoile, entre ombre et lumière, les aspirations d’une jeunesse océanienne en perte de repères.
Marcel est remarqué en 2007 par Jean-Marie Gustave Le Clézio, qui vient alors d’écrire "Raga, le Continent invisible", où il est question de l’île de Pentecôte en particulier. "Nagaemas", le second roman de Marcel, a paru en 2013.
Peter Sipeli
Peter Sipeli est riche d'une expérience de plus de vingt ans dans le domaine de la médiation artistique, notamment en tant qu'animateur et défenseur de l'art oratoire et du slam aux Iles Fidji.
Peter a également fondé une association de promotion de la poésie qui s'appelle "The Poetry Shop" et dont le but est de faciliter l'émergence de nouveaux talents dans ce domaine. C'est par ailleurs un militant LGBT de premier plan, qui se sert du conte comme vecteur de sensibilisation. Peter est actuellement directeur d'un marché des arts de la rue et responsable d'un projet de promotion des thérapies artistiques. Il a commencé à écrire dès son adolescence : sa production littéraire explore l'identité sexuelle et la vie en milieu urbain des jeunes Océaniens d'aujourd'hui. C'est un slammeur passionné dont les prestations sont suivies par un public de plus en plus nombreux, et qui essaie de bâtir un cadre où d'authentiques voix locales pourront s'exprimer.
Présentation : Virginie Soula
Réalisation et production : NC 1ère
Durée : 75 minutes
En direct du Centre Culturel Tjibaou
Du 4 au 9 octobre plusieurs éditions seront présentées en direct du 9e SILO au Centre Culturel Tjibaou
- « SILO, j’écris ton nom » présentée par Virginie Soula le jeudi 6 octobre et vendredi 7 octobre de 14h00 à 16h00. Au programme des entretiens radiophoniques avec :
Le jeudi 6 octobre :
Bruno Saura, anthropologue de Polynésie, Histoire et mémoire des temps coloniaux en Polynésie française, 2015 (Au vent des îles)
Frédéric Pillot (illustrateur de Mo et Popoti, littérature jeunesse) et Guy Wallart (éditeur éd. des Mers Australes, PF)
Paul Tavo (Vanuatu) écrivain, Quand le cannibale ricane
Bastien Lallement, auteur-compositeur-interprète, son dernier album : La Maison haute
Le vendredi 7 octobre :
Peter Sipeli (cf Des Livres et Nous)
Patricia Grace (cf Des Livres et Nous)
Flora Devatine, auteure de Polynésie Française
Chantal T. Spitz (cf Des Livres et Nous)
- L'émission de radio « Endemix weekend » le samedi de 9h00 à 11h00 présentée par Virginie Soula et Gwen, avec Roland Rossero.
Fiche technique
Le Salon International du Livre Océanien est un événement consacré à la littérature océanienne, organisé en Nouvelle-Calédonie depuis 12 ans.
En détails
EN 2016, ce sera sa 9e édition. Le Salon a vu le jour en 2003 et a eu lieu tous les deux ans à Poindimié jusqu'en 2014 où l'édition s'est tenue à Nouméa. Depuis, le SILO a lieu chaque année en alternance entre Poindimié et Nouméa.
Qui sont les invités de ce 9e SILO ?
Les invités sont nombreux. Ceux qui viennent de l'extérieur sont : Flora Devatine (Polynésie Française PF), Patricia Grace (NZ), Marcel Meltherorong (Vanuatu), Frédéric Pillot (illustrateur France), Christian Robert (éditeur, PF), Bruno Saura (anthropologue PF), Peter Sipeli (Fidji), Chantal T. Spitz (PF), Guy Wallart (éditeur PF), Paul Tavo (Vanuatu), Bastien Lallemant (auteur-compositeur-interprète, France). Et c'est sans compter de nombreux écrivains locaux.
Comment définiriez-vous leur littérature ?
Il y a une grande variété d'ouvrages. De la littérature, de l'histoire, de la jeunesse...Ils sont pour l'essentiel très ancrés dans l'Océan Pacifique. C'est donc bien ce dénominateur qui les relie et relie leur littérature. Cela permettra au visiteur d'aborder les cultures océaniennes tant du point de vue scientifique (histoire, anthropologie, linguistique) que du point du vue artistique et culturel.
Qu’est-ce qui les relie entre eux ?
Ce qui fait le lien, c'est le Pacifique, la culture océanienne qui transparaît dans chacun des ouvrages, des propositions...Ce sont des interrogations commune sur les langues, la permanence d'une culture traditionnelle dans un monde en mutation et les phénomènes connexes que sont l'acculturation, la recherche de l'identité, etc.
Quelles sont les spécificités de chacune des émissions que vous allez présenter tout au long de ce SILO 2016 ?
Le SILO sera ponctué d'émissions télé et radio qui permettront de découvrir les auteurs invités de différentes façons. Un grand plateau sur la littérature du Pacifique ouvrira le SILO mardi 4 octobre avec "Des Livres et nous". J'y recevrai Chantal T.Spitz, Patricia Grace, Paul Wamo, Marcel Meltherorong et Peter Sipeli. Ce sera l'occasion de faire un point sur les liens entre les littérature francophones et anglophones du Pacifique mais aussi entre les espaces polynésiens et mélanésien. On poursuivra de manière plus intime avec des rencontre d'écrivains les jeudi et vendredi après-midi. Nous évoquerons alors plus spécifiquement leur dernier ouvrage et leur travail d'écrivain. Il s'agit en quelque sorte de mieux entrer dans la "cuisine" des auteurs, de savoir comment et pourquoi ils écrivent.
On terminera enfin avec "Endemix Week-End" samedi 8 octobre de 9h à 10h où je recevrai avec Gwen et toute l'équipe de chroniqueurs Roland Rossero, un écrivain calédonien mais pas seulement...
Comme chaque samedi, le ton sera résolument décontracté car on peut tout à fait parler de culture et de littérature avec humour et fantaisie !
Quelle est la vision des calédoniens sur la littérature du Pacifique ?
Je ne peux pas répondre à la place des Calédoniens...Il faudrait les sonder ! ce serait intéressant. A mon sens la littérature calédonienne est encore assez mal connue des Calédoniens alors qu'elle est riche et très variée puisqu'on trouve de la poésie, du slam, des romans et nouvelles, des ouvrages pour la jeunesse...
Y-a-t-il une différence entre la littérature mélanésienne et polynésienne ?
Oui et non ! Oui car ce sont des cultures distinctes (avec des langues et des traditions spécifiques) et non car il y a des liens importants entre ces deux cultures. Nous essaierons de développer cela avec mes invités dans les différentes émissions proposées tout au long du SILO car les auteurs mélanésiens du Vanuatu ou de Calédonie et ceux de Polynésie ou de Nouvelle-Zélande sauront mieux que moi expliquer ce qui les relie ou ce qui les sépare.
Quel(s) auteur(s) recommanderiez-vous aux non initiés ?
Il y en a plein mais je pense qu'il faut absolument découvrir Patricia Grace dont les ouvrages sont traduits en français et notamment son dernier recueil de nouvelles "des petits trous dans le silence" mais aussi "Nagaemas" de Marcel Meltherorong, et bien sûr "Tjibaou, une parole kanak pour le monde" d'Eric Waddell et "Nidoïsh Naisseline de coeur à coeur" de Wallès Kotra.