Annabelle et Bruno Romy avec Mika, leur fille
Infrarouge

Quand j'avais 6 ans, j'ai tué un dragon

Documentaire - Inédit - Mardi 23 février 2016 à 22.50

Le dragon, c’est la leucémie détectée chez Mika, une enfant de 6 ans. Avec émotion, douceur et légèreté, Bruno Romy, réalisateur de ce documentaire et papa de Mika, livre une vision personnelle et poétique d’une période qui a bouleversé toute sa famille.

Coup de tonnerre ou coup de poignard ? Les deux à la fois lorsque Bruno et Annabelle, les parents de Mika, apprennent par un coup de fil du pédiatre que l’heure est grave pour leur petite chérie. Les analyses de cette dernière ne sont pas bonnes… pas du tout même. Les parents accourent chez le médecin et reçoivent la nouvelle : une leucémie. Sonnés, ils doivent l’annoncer à la famille, et surtout à Mika. Dès l’instant du diagnostic, la vie de cette famille se retrouve chamboulée : Mika doit être hospitalisée immédiatement. Peur, angoisse, tristesse, colère, questionnements… Bruno et Annabelle n’arrivent plus à réfléchir. Bruno ne peut s’empêcher de penser à son père, mort à 59 ans d’une leucémie. Il avait vécu avec cette maladie sans le savoir…
Aujourd’hui, il y a 80 % de chances de guérison car il y a des leucémies méchantes et d’autres moins méchantes. Encore 10 jours de patience avant de savoir de quelle nature est celle de Mika. En attendant, la petite est hospitalisée, seule dans sa chambre car aucun lit n’est prévu pour la famille. La vie s’arrête pour Bruno et Annabelle. Comme beaucoup de parents côtoyés dans le service d’hématologie pédiatrique, ils se mettent en mode pause pour être au plus près de leur fille…
Le docteur de Mika, Odile, la suit tous les jours. Elle est évidemment relayée et épaulée par « les dames en bleu » qui viennent voir la petite quand il y a des « bips » qui sonnent dans sa chambre. « Mika a le droit de savoir autant que ses parents », selon Odile, qui lui parle directement et sans mièvrerie. Mika est donc au courant de sa maladie, contrairement à d’autres enfants car « des parents ne veulent pas qu’on le dise à leur enfant ». Odile s’interroge apparemment souvent « mais comment soigner un enfant pendant des mois sans qu’il ne se rende compte de quoi que ce soit ? »
Mika n’est plus seule dans sa chambre. La petite Alexane est arrivée. Elle est malheureusement à un stade avancée de la maladie. Elle décèdera un mois plus tard… Pour Mika, le diagnostic définitif tombe : elle n’a pas la plus méchante des leucémies. Son corps réagit bien : les cellules cancéreuses, les blastes, ont disparu. La petite fille reste néanmoins hospitalisée car cette disparition ne signifie pas guérison. Et celle-ci peut être longue… très longue : 6 mois et demi de chimiothérapie pour reprogrammer la mœlle, un traitement de 1 an et demi pour éviter les rechutes et 3 ans de surveillance. Comme le signale Bruno Romy, il faut « 5 ans avant de parler de guérison ».
Après 12 jours d’hospitalisation, Mika peut enfin rentrer à la maison mais avec un traitement qui sera très dur à vivre et à supporter pour elle et son entourage, tant les effets secondaires sont impressionnants. Au bout de 8 mois de traitements, de médicaments (dont l’énumération par Mika donne le vertige), de chambre d’isolement en raison d’une baisse de globules blancs et d’angoissantes ponctions lombaires, Mika a le feu vert d’Odile pour retourner à l’école… et faire du scooter avec son père !

Quand j’avais 6 ans, j’ai tué le dragon est un documentaire poétique et, par moments, assez drôle en dépit du sujet. Jamais le documentaire ne verse dans le pathos, un risque fortement possible dès lors que l’on aborde un thème aussi grave que la maladie. Bruno Romy opte (comme dans ses films d’ailleurs) pour le burlesque, emportant dans son sillage Mika, la sœur de Mika, sa maman, les enfants malades et tout le personnel hospitalier qui les a entourés. Tous se prêtent avec bonheur au jeu que propose le réalisateur, aux antipodes de l’univers hospitalier et de la maladie, dans une aventure loufoque avec, en fond, la musique de Katerine et les films de Jacques Tati… deux références de l’absurde et du cocasse. 

Mona Guerre

Mika apprend le 5 avril 2012 qu’elle est atteinte d’une leucémie. Elle a 6 ans. L'enfant, la maman, le papa et le médecin, nous content le long  parcours vers la guérison. Un carnet de bord coloré, singulier, plein d'humour et de poésie.
« Mon papa fait du cinéma. Il fait des films drôles. Ma maman fait des dessins. Quand j'avais 6 ans, j'ai eu une maladie très grave. On a décidé d'en faire un film avec des images et des dessins... Je sais pas si ça va être très drôle. »
Mika Romy-Cocollos
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Un documentaire écrit et réalisé par Bruno Romy
Avec la participation du docteur Odile Mickes
Animation par Oscar Aubry
Dessins de Mika Romy-Cocollos et Annabelle Cocollos. Musique de Philippe Katerine et Pierre David
Produit par Keren Production
Avec la participation de France Télévisions
Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée, de la PROCIREP - ANGOA, de la Région Ile de France, en partenariat avec le CNC de la Région Normandie, de Brouillon d'un rêve, de la SCAM, du département du Calvados et de la ville de Caen
Avec la participation du Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des droits des femmes, de la Délégation à l'information et à la communication

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