La plus grande saga brésilienne revient sur Polynésie 1ère pour une seconde saison. On se souvient de ses deux belles héroïnes, la courageuse et idéaliste Isabel, et la férue de littérature, un brin révolutionnaire Laura. Si les origines et le destin de ces deux amoureuses attachantes n’ont rien en commun, chacune va connaître à sa façon son triste lot de désillusions et n’aura de cesse d’aspirer à des rêves identiques : la quête de l’amour et la conquête de sa liberté.
Dans le dernier épisode de la saison 1, Isabel faisait ses adieux à Jurema qu’elle considérait un peu comme sa seconde mère. Constancia, elle, tentait de dissuader sa fille Laura, au tempérament révolutionnaire, de divorcer d’Edgar. Bonifacio, lui, se montrait, fou de rage à l’annonce de ce divorce, contrairement à Catarina qui feignait d’être attristée. Quant à Edgar, effondré, il refusait d’abandonner sa fille. Laura quittait le domicile conjugal et Isabel partait pour Paris. Assunçao, le mari de Constancia, débutait son premier mandat de sénateur.
La saga revient en beauté avec sa saison 2
La sœur de Bérénice, Zenaide, n’apprécie pas qu’Afonso s’entende si bien avec Elias, son fils adoptif. Celui-là même qu’elle a accepté d’élever peu après que Constancia l’ait retiré à sa mère, Isabel, prétextant qu’il était mort né. Edgar éprouve, quant à lui, toujours des sentiments forts pour Laura. Albertinho, le frère de cette dernière, en vient à renverser Afonso, le père d’Isabel, avant de prendre la fuite. Le jeune Elias reproche à Zenaide de préférer ses autres enfants à lui.
Série dramatique
Auteurs : João Ximenes Braga, Claudia Lage Ximenes
Réalisateurs : Dennis Carvalho, Vinícius Coimbra, Andre Câmara, Cristiano Marques
Production : Globo TV (Brésil)
Avec : Camila Pitanga (Isabel Nascimento), Lázaro Ramos (Zé Maria Dos Santos), Milton Gonçalves (Afonso), Zezeh Barbosa (Jurema), Sheron Manezzes (Berenice), Marjorie Estiano (Laura Assunção), Thiago Fragoso (Edgar Vieira), Patricia Pillar (Constância Assunção), Rafael Cardoso (Albertinho)…
Rencontre avec Camila Pitanga, l’héroïne des Couleurs de la liberté. L’actrice brésilienne se confie sur son rôle dans la saga mais également sur ses combats en tant qu’artiste noire. Une femme aussi engagée à l’écran que dans la vie !
Pouvez-vous nous parler de la saga Les Couleurs de la liberté ?
C’est un projet très particulier. Il y a une tendresse, une humanité qui me sont très chères et qui sont liées aux thématiques abordées : l’émancipation féminine, les conséquences de l’esclavage. C’est une saga qui met en lumière quelques-uns des aspects fondateurs du Brésil. Elle est ancrée à Rio de Janeiro, car Rio est restée le symbole de toutes les avancées qui ont eu lieu dans notre pays, notamment pour la population noire et la condition de la femme.
Vous êtes-vous identifiée au personnage d’Isabel ?
Oui. Le personnage d’Isabel suit une progression dramatique extrêmement éprouvante, elle vit une réalité qui est loin d’être simple. Être une femme, noire et en plus artiste, c’était une aberration totale, comme si vous concentriez ce qu’il y a de pire à l’époque ! Le père d’Isabel la rejette parce qu’à cette période, personne ne voulait d’un artiste dans sa famille. À travers tout ce qu’elle a vécu, j’ai ressenti sa force. Je prends l’exemple de la samba, qui est un socle culturel dans ma famille. Car je viens moi-même d’une famille de musiciens, ma mère a été danseuse et tout cela fait partie de mon histoire. La samba est le premier mouvement de résistance. Comme la capoeira, ce n’est pas simplement un mode d’expression artistique. Ce sont des façons de créer des brèches, de soigner les plaies d’un peuple, d’un territoire. C’est passionnant !
Vous êtes artiste mais également ambassadrice des femmes à l’ONU pour le Brésil. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Bien sûr. C’est à la fois un grand honneur et une grande responsabilité. Je suis femme, je suis noire, mais je suis très privilégiée parce que je ne vis pas les dilemmes classiques d’une femme brésilienne de classe moyenne qui doit à la fois travailler, s’occuper de ses enfants et souffrir du racisme chaque jour dans le bus. Si vous regardez les statistiques, le nombre de femmes assassinées, les chiffres sont alarmants. Ils augmentent tous les ans et ils permettent d’avoir une idée précise de la cruauté qui est à l’œuvre. Le nombre de viols, la violence domestique… Tout cela correspond à une culture machiste effective dans le monde entier et, selon les régions, elle est plus ou moins aigüe au Brésil. Je milite pour tout ce qui peut permettre aux femmes d’être plus fortes en dénonçant, en pointant toutes les choses qui sont inadmissibles, mais il faut aussi montrer qu’il existe des outils qui peuvent aider les femmes à revendiquer leurs droits. Je suis intimement persuadée qu’il y a une humanité et je veux promouvoir une égalité de droits.
Quels sont vos futurs projets, en musique, au théâtre, au cinéma ?
Je suis actuellement en plein tournage sur une nouvelle telenovela et c’est une belle surprise ! C’est très intéressant, car dans les novelas, il n’y a pas toujours autant de travail en amont. Or là, cela fait déjà deux mois qu’on répète et qu’on expérimente, un peu comme au théâtre. C’est une manière de faire complètement artisanale. Ensuite, je vais très certainement travailler sur un projet de concert et je m’investis aussi sur d’autres projets. Du cinéma avec l’adaptation du roman d’une grande écrivaine et amie, Tatiana Salem Levy, La Clé de Smyrne. Et il y a aussi une pièce de théâtre… C’est très habituel ici, de travailler de cette façon. Un artiste n’est pas cloisonné dans ses choix, il peut circuler librement d’une discipline à une autre. Parmi les différents thèmes que nous avons choisis pour promouvoir Les Couleurs de la liberté, nous avons décidé de visiter le « Morro da Providencia », la première favela construite à Rio et nous avons demandé à notre guide si Les Couleurs de la liberté avait changé quoi que ce soit dans le quotidien des habitants de la favela. Il nous a répondu : « Regardez vous êtes là. La visite des médias étrangers montre bien qu’il y a eu un changement. »
Qu’en pensez-vous ?
Oui, et je vais aller plus loin. Premièrement, nous nous regardons nous-mêmes, Brésiliens. Pour comprendre qui nous sommes, c’est important d’observer notre parcours. Et cela donne aussi la possibilité à d’autres pays de découvrir notre histoire, de voir ce qui nous rassemble : l’esclavage, le métissage, toutes ces musiques, tous ces mouvements de résistance qui ont traversé notre histoire, et qui perdurent parfois aujourd’hui.