Les Superpapas de la nature

Ils ont en commun d’être des pères hors norme. Des mâles dotés d’un sens aigu du don de soi et de la protection d’autrui. Des animaux disposés, le temps nécessaire, à porter, couver, dorloter, éduquer ou encore nourrir leur progéniture. Non qu’il faille croire que cela puisse être si rare chez l’espace animal mais, bien souvent, ces différentes tâches reviennent à la mère. Comme le rappelle le réalisateur Pascal Cardeilhac, « dans la nature, moins de 10 % environ des mammifères mâles s’occupent de leurs petits. » Certes, il est des espèces où les rôles sont partagés, mâles et femelles se relayant pour nourrir, par exemple, leurs oisillons. Mais des pères comme eux, il en existe peu. Prenez le titi roux, le plus papa poule des animaux. Ce singe, originaire des forêts amazoniennes, s’occupe vingt heures sur vingt-quatre de son petit, le portant sur son dos, pendant que madame prend des forces entre deux allaitements et vaque à d’autres occupations. Quant au crapaud accoucheur, du haut de ses cinq centimètres, il n’hésite pas à récupérer, après fécondation, tous les œufs de sa compagne, qu’il conserve à température égale entre ses pattes arrière jusqu’au jour de l’éclosion, où il les déposera dans une mare. L’hippocampe, lui, ira jusqu’à porter les petits dans son ventre, après avoir récupéré les œufs de sa conjointe lors d’un ballet aquatique digne des plus grands opéras. Un mois plus tard, sous le regard bienveillant de sa partenaire, il mettra au monde près de trois cents petits dont la taille n’excédera pas les cinq millimètres. D’autres espèces animales, comme la souris glaneuse ou le castor, sont non seulement monogames, mais s’assurent en plus du bien-être des leurs, en leur garantissant le gîte et le couvert et en les protégeant des ennemis en tous genres.

Clotilde Ruel