Laura Smet est prise au piège de l'imposture... Dans ce téléfilm de Julien Despaux, Alice, son personnage, découvre avec stupeur qu'une inconnue a usurpé son identité. Pour faire jaillir la vérité, la jeune infirmière devra déjouer un plan machiavélique qui la poussera à douter des siens comme d'elle-même.
Alice Minville est infirmière au Canada. Elle est en pleine tournée dans le grand Nord lorsque sa mère meurt dans un accident de voiture. Quand elle apprend la nouvelle, quatre jours ont passé et le corps a été transféré en France sur les conseils du mari de Suzanne. Mais Suzanne est censée avoir perdu son époux, le père d'Alice, 22 ans plus tôt, dans un incendie. Qui est donc cet homme ? S'agit-il vraiment du père d'Alice ? Mais alors, pourquoi sa mère lui aurait-elle menti ? Et qui est cette Lili, dont Alice se retrouve soupçonnée d'avoir usurpé l'identité ? Un étrange piège semble se refermer sur elle. Qui est l'auteur de cette imposture ?...
Genre Téléfilm dramatique, suspense
Année 2015
Réalisateur Julien Despaux
Écrit par Soiliho Bodin, Nicolas Clément
Adaption Soiliho Bodin, Nicolas Clément, Elsa Marpeau
Dialogues Elsa Marpeau
Production Christophe Carmona, François Charlent
Coproduction Carma Films, Rendez-vous production, France Télévisions
Avec Laura Smet, Alexia Barlier, Adama Niane, Jacques Spiesser…
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce scénario ?
Tout simplement l’urgence dans laquelle est plongée l’héroïne. Alice est sans cesse sur le qui-vive. À la base, elle menait une vie tranquille au Québec avec son fiancé, pensant que son père était mort depuis vingt-sept ans. Elle avait également pris ses distances avec sa mère. Puis, d’un seul coup, elle apprend que celle-ci est morte accidentellement, et que son père (Jacques Spiesser) est toujours en vie. Du jour au lendemain, son quotidien paisible bascule radicalement. Elle décide de rentrer en France pour y voir plus clair, mais son cauchemar ne fait qu'empirer : aux obsèques de sa mère, elle revoit enfin son père, ce qui la déstabilise littéralement, mais en plus, elle se rend compte qu'une autre se fait passer pour elle. C'est beaucoup à digérer pour une seule et même personne !
Non seulement sa mère meurt et son identité est usurpée, mais en plus, elle passe pour folle...
Oui ! D’ailleurs, à un moment donné, elle finit par le croire. Surtout lorsqu’elle revoit Charles Meyer (Adama Niane), le complice de l’usurpatrice, qui se fait passer auprès d’Alice et de son fiancé pour son ancien infirmier en hôpital psychiatrique. D’ailleurs, en tournant cette scène, je me suis dit : « Es-tu sûre de ne pas être dingue, ma petite Alice ? ». Julien Despaux, le réalisateur, tenait à ce que l’imposture se dévoile peu à peu, pour amener le téléspectateur à se poser justement la question de sa folie réelle ou supposée.
Le propre père d’Alice tombe lui-même dans le piège...
Le père d'Alice finit par reconnaître sa vraie fille mais je pense qu’il a peur de devoir nouer avec elle un lien déjà établi avec Lili. D’une certaine façon, cela l’arrange que Lili se fasse passer pour sa fille. D’autant que l’histoire va nous apprendre qu’il porte un poids très lourd sur les épaules, qui explique d’ailleurs pourquoi la mère d’Alice a pris ses distances avec lui. Consciemment ou inconsciemment, son but est de repousser la révélation de la vérité le plus tard possible. C’est un homme impuissant face à une situation qui le dépasse.
Perdre son identité, n’est-ce pas mourir un peu d’une certaine façon ?
Notre identité, c’est notre ADN. Sans cela, nous ne sommes plus rien… Donc oui, cela se rapproche d’une mort à proprement parler. Lorsqu’on doute de sa personnalité, cela signifie que l’on perd l’essence même de ce que nous sommes. En raison de la souffrance que la situation implique, j’ai tenu à apporter au personnage la rage et le désir de vivre qui l’animent, pour prouver à tous qu’elle ne se laissera pas enterrer.
Bien que de retour chez elle à Marseille, Alice semble totalement isolée. Personne ne croît en elle...
Oui, elle est seule contre tous. Mais c’est aussi elle qui l’a choisi. Notamment lorsqu’elle demande à son compagnon de rentrer au Canada car elle n’a pas envie qu’il soit lié à ce qui arrive. Parfois, dans certaines circonstances difficiles, on peut avoir besoin d’être seul pour mieux affronter la vérité. Même si, pour elle, il s’agit aussi de protéger celui qu’elle aime.
Comment expliquer la haine que Lili, l’usurpatrice, nourrit à l'égard d'Alice ?
Lili (Axelle Barlier), est une femme complètement perdue. Elle a passé son enfance en maison d’accueil en Afrique du Sud où elle a rencontré Charles. Elle a traversé une existence chaotique, à l'origine du désarroi qui l’incite à ne reculer devant rien ni personne pour arriver à ses fins.
Parlez-nous de votre collaboration avec le réalisateur Julien Despaux.
Il est formidable ! Il ne doute jamais et sait parfaitement à l’avance tout ce qu’il compte faire. Il prend beaucoup de risques et n’hésite pas à recourir aux plans accélérés, ralentis ou rapprochés… Il sait où il va et comment y aller. Cela rassure beaucoup les comédiens. D’autant que le rythme était très soutenu, le tournage ayant duré que 25 jours. Même si le cinéma et la télévision relèvent, à mon sens, du même métier, nous tournons six ou sept séquences par jour pour un téléfilm, contre seulement deux au cinéma. Mais dans les deux cas, le plaisir, lui, reste intact.
Propos recueillis par Yannick Sado