Le Vrai Visage des Gaulois

Qui étaient nos ancêtres les Gaulois ? Des brutes chevelues, sauvages et violentes vivant dans de simples huttes au fond des bois ? Qu’y a-t-il d’authentique dans ces images de barbares hirsutes forgées au cours des siècles ? Et si derrière ce mythe, né faute d’histoire écrite ou encore de legs architectural, se cachait une civilisation majeure ? C’est ce que s’emploient à démontrer, depuis ces dernières années, nombre de chercheurs.

Grâce aux innovations technologiques et à la collaboration de disciplines scientifiques complémentaires, l’archéologie contemporaine a mis au jour d’importants vestiges qui révolutionnent peu à peu les connaissances sur la civilisation gauloise. Dans les tourbières du Doubs ou sur le plateau de Corent en Auvergne, des paléo-environnementalistes recherchent les traces de l’activité humaine dans la Gaule préromaine. Palynologues (étude des pollens), carpologues (étude des graines), archéozoologues mènent l’enquête dans les couches géologiques ou fouillent des poubelles datant de 2 000 ans. L’objectif : comprendre dans quel environnement vivaient les Gaulois et de quoi ils se nourrissaient. Les résultats mettent à mal les idées reçues, comme le confirme Matthieu Poux, archéologue de l’université de Lyon : « L’analyse des poubelles gauloises bat complètement en brèche cette image de mangeur de sangliers qui vit des ressources de la forêt. »

Le profil de nos aïeux s’affine ainsi au fil des découvertes. Des vestiges de La Tène, à côté de Neuchâtel, en Suisse, à l’oppidum de Bibracte, dans la Nièvre, en passant par le site de Tintignac, en Corrèze, les fouilles d’un centre de production du sel à Marsal, en Moselle, ou encore les diverses collections du musée de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines, se dessine peu à peu un tableau de la vie quotidienne des Gaulois. Une civilisation complexe et élaborée, qui, par bien des aspects, s’avère aussi avancée que ses voisines grecque et romaine.

Amandine Deroubaix